Le Front patriotique pour le renouveau (FPR) et l’Alliance des générations pour la renaissance (AGR) ont signé le 23 juin 2018, à Ouagadougou, un accord de partenariat, à l’issue duquel les deux partis politiques ont animé une conférence de presse conjointe pour donner leur lecture de l’actualité nationale.
Deux partis politiques se réclamant de l’opposition politique, le Front patriotique pour le renouveau (FPR) et l’Alliance des générations pour la renaissance (AGR) ont tracé, le 23 juin 2018, à Ouagadougou, les sillons d’un début de collaboration à travers la signature d’un accord de partenariat. Le nouveau pacte scellé, les premiers responsables des deux partis, créés courant avril 2018, ont coanimé une conférence de presse afin, d’une part, d’expliquer leur démarche et, d’autre part, donner leur analyse de l’actualité nationale.
Le président de l’AGR, Adama Doulkon, a, dans sa déclaration liminaire, donné le sens du choix des deux jeunes formations politiques d’acter leur collaboration. «Cette conférence de presse qui marque le début d’un partenariat entre l’AGR et le FPR est un signal fort que nous souhaitons envoyer à la classe politique de notre pays surtout à l’opposition car nous avons un combat commun qui est celui de travailler à donner l’espoir d’un lendemain meilleur au vaillant peuple burkinabè martyrisé et déçu de la mauvaise gestion du pouvoir par ce régime», a-t-il précisé .
Abordant la situation nationale, les deux jeunes loups de la bergerie politique burkinabè ont dépeint un tableau sombre, tout en imputant l’entière responsabilité au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré. «La famine est à nos portes et menace le peuple, le terrorisme menace le peuple, le capitalisme national et la dictature des puissances financières internes menacent le peuple souverain qui est acculé de toutes parts.
Les organisations professionnelles qui osent s’exprimer sont érigées en ennemis de la nation par la classe dirigeante. Le rêve est devenu tout simplement impossible, les pressions psychologiques et physiques sont en marche, le peuple du Burkina Faso souffre», a indiqué le premier responsable du FPR, Dr Aristide Ouédraogo.
Cette situation «chaotique» du pays ne laisse pas entrevoir de perspectives heureuses pour l’avenir du pays des Hommes intègres, à en croire les conférenciers. Face à ce constat, le FPR et l’AGR appellent leurs militants à une prise de conscience collective et à mener le combat d’une jeunesse en quête de la construction de son avenir et des libertés publiques, du refus catégorique de l’injustice sociale, des innovations pour une croissance véritablement équitable.
A la suite des déclarations liminaires, les journalistes ont soulevé un certain nombre de préoccupations. Le FPR et l’AGR qui se réclament partis d’opposition sont-ils officiellement affiliés au Chef de file de l’opposition politique (CFOP)? Qu’est-ce qui les empêchent d’aller directement à une fusion en lieu et place de la formule du partenariat ?
A ces interrogations s’ajoutent celles relatives à l’alternative de développement qu’ils ont à proposer aux Burkinabè et leur opinion sur la grève des agents du ministère des Finances qui paralyse l’économie nationale.
Répondant à la question relative à leur affiliation au CFOP, Dr Aristide Ouédraogo a indiqué que son parti a adressé sa demande d’affiliation au CFOP et attend une réponse. Quant à l’AGR, le parti entamera la démarche d’adhésion au CFOP les jours à venir, a laissé entendre son premier
responsable.
«Le choix d’un partenariat entre l’AGR et le FPR au lieu d’une fusion constitue une première étape d’un processus ; toutes les options sont possibles à l’avenir», ont fait savoir les conférenciers. Du front social qui prévaut au ministère de l’économie, les deux formations ont toutes pointé la responsabilité des autorités actuelles.
Pour les animateurs de la conférence, il appartient au gouvernement de travailler à l’apaisement du front social. Actualité oblige, les deux conférenciers ont demandé la libération sans condition de l’activiste Naïm Touré, arrêté et déposé à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) à la suite d’une publication sur les réseaux sociaux.