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Procès du putsch : Le "Taoureg" et les trois camps du RSP

Publié le mercredi 11 juillet 2018  |  Sidwaya
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Le feuilleton judiciaire du putsch de septembre 2015 s’est poursuivi ce mardi 10 juillet 2018 dans la salle des banquets de Ouaga 2000 avec l’interrogatoire de l’accusé, Eloi Badiel. Le sergent-chef Roger Koussoubé lui a succédé à la barre.

L’adjudant-chef major Eloi Badiel, était hier matin à la barre pour le 2e jour consécutif de son interrogatoire. Il a rejeté les charges retenues contre lui sauf celui ayant trait à l’enlèvement des autorités de la transition. Voulant le relier aux faits qu’il a réfutés, le parquet est revenu à la charge, avec les motivations pécuniaires qu’auraient reçues certains accusés y compris Eloi Badiel.

Une somme de 1 941 000 francs CFA chacun, le 18 septembre 2015 d’un numéro de la Côte d’Ivoire a précisé le procureur militaire, Alioune Zanré. L’accusé a reconnu avoir reçu de l’argent de l’adjudant Jean Florent Nion qu’il considère comme son frère, mais pas dans le cadre du putsch.

Le retour des exceptions
Sur ce point, la défense de Eloi Badiel, maître Bali Baziémo a soulevé une exception. Pour lui, l’expert qui a procédé à l’analyse des transferts d’argent via les réseaux de téléphonie n’était inscrit sur aucun tableau des cours et tribunaux du Burkina à ce titre.

Son rapport devait, de ce fait, être accompagné d’un procès-verbal de prestation de serment. En l’absence de cette pièce, il a demandé le retrait de cette preuve au regard de l’article 178 du code pénal. Il soutient également que cette question est discutée avec son client pour la première fois. Une position qui a reçu l’appui de maitre Dieudonné Bonkoungou également avocat de la défense. Pour lui, s’il est vrai que cette preuve n’a pas été discutée et retenue, le parquet ne peut s’en prévaloir.

Le président du tribunal militaire, conformément à l’article 117, alinéa 3 du code de justice militaire, a accédé à la requête de la défense et promet apporter une réponse avant la fin des débats comme prévu à l’article indexé.

La défense du général Djibril Bassolé a également formulé une demande au Procès cours de cette audience. Se référant à la lettre du commissaire du gouvernement au Chef d’état-major général des armées (CMGA) pour requérir l’ordre de poursuite, il demande au parquet de préciser si son client est poursuivi pour faits du 16 septembre ou postérieures.

Maître Bonkoungou a expliqué que son client ne pouvait être poursuivi pour les faits du 16 septembre 2015 car fondés sur une fausse pièce. « La lettre au CMGA fait mention d’un commando avec à sa tête, le capitaine Abdoulaye Dao. Pourtant ce dernier était absent le 16 septembre, donc la pièce sur laquelle le parquet se fonde pour poursuivre mes clients est fausse » a-t-il expliqué. Eloi Badiel a, à la fin de son interrogatoire, exprimé ses regrets et demandé pardon à tous ceux qui ont été victimes par son fait.

Au environs de 11 heures, c’était au tour du Sergent-chef Roger Koussoubé dit « le Touareg » de passer à la barre. Cinq chefs d’inculpation ont été retenus contre lui, selon le parquet militaire. Il s’agit de l’attentat dans le but de renverser un gouvernement et enlèvement du gouvernement de la transition, auteur et/ou complice de meurtre, coups et blessures, dégradation de biens et incitation à commettre des actes contraires à la discipline militaire.

L’intéressé a déclaré reconnaître partiellement les faits qui lui sont reprochés. Dans sa narration des faits, il dit avoir été appelé le jour de l’enlèvement des membres du gouvernement de la transition par l’Adjudant Jean Florent Nion alors qu’il rentrait à la maison. Il confie également qu’une fois le général Diendéré au Poste de commandement, il a instruit le Caporal Da Sami de le remplacer parce qu’il ne se sentait pas en bonne santé. Sur les faits de destruction de bien, « le Touareg » reconnait avoir été à Savane Fm où du matériel a été emporté mais a nié sa présence à radio Oméga.

Le RSP divisé en 3 camps

Réagissant à l’accusation selon laquelle il aurait été le porteur du message d’arrêter les autorités de la transition, il a réfuté les faits. Roger Koussoubé a, par ailleurs, révélé que le RSP était divisé en 3 camps : les pros Zida qui répondaient aux ordres de l’ancien Premier ministre, les pro-Bassolé qui étaient sous la coupe du général de gendarmerie Djibrill Bassolé et ceux qui étaient fidèles au corps.

Lui Roger Koussoubé dit être de ceux restés fidèles au corps mais voulait que la transition aboutisse. Il était informé des rencontres secrètes et rendait fidèlement compte au Capitaine Flavien Kaboré pour le Premier ministre Zida.

A l’entendre, le Touareg n’a participé ni aux actes préparatoires, ni aux actes d’exécution du coup d’Etat de septembre 2015. S’il a fui en Côte d’Ivoire, c’était pour se mettre en sécurité, car sa vie était menacée. Il a été accusé par ses frères d’arme justement parce qu’il n’était pas au pays.
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