Le secteur privé ouest-africain doit s’impliquer davantage dans la politique semencière afin de résorber le gap dans la fourniture de semences de qualité, a appelé lundi à Dakar, Dr Abdou Tenkouano, Directeur exécutif du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF/WECARD).
« Comme le secteur public ne peut pas tout seul fournir les quantités de semences nécessaires, il faut faire en sorte que le secteur privé puisse entrer en force dans ce système. Nous allons donc discuter des modalités de partenariat entre ces deux secteurs », a déclaré Dr Abdou Tenkouano, Directeur exécutif du CORAF/WECARD.
M. Tenkouano, s’exprimant à la quatrième réunion statutaire du Comité régional des semences et plants de l’Afrique de l’Ouest (CRSPAO) qui se tient du 9 au 11 juillet dans la capitale sénégalaise, a tout de même souligné que « la situation semencière dans l’espace Cedeao est positive dans la mesure où les gouvernements ont pris conscience de la nécessité d’avoir des semences performantes avec des variétés adaptées ».
Boubacar Dramé, Conseiller technique du ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Equipement rural a informé que « cette réunion a pour objectif de faire le bilan sur l’état de la mise en œuvre des conclusions et recommandations issues de la rencontre de Ouagadougou (Burkina Faso), d’évaluer le niveau de la mise en œuvre du Règlement semencier dans chaque Etat-membre et enfin de mesurer l’opérationnalisation de l’accord de coopération en matière de semences dans les pays de la Cedeao, de l’Uemoa et du Cilss ».
Joignant leurs efforts, dix-sept Etats de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et du Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), ont adopté le Règlement semencier régional harmonisé.
Pour Dossolo Diarra, représentant résident de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), il faut se réjouir de la signature effective de cet accord tripartite relatif aux semences, engrais et pesticides en septembre dernier. Ce qui est, pour lui, un signe de « l’intérêt que portent, au plus haut niveau, les responsables des organisations régionales à la problématique des intrants en général et à celle des semences en particulier ».
Poursuivant, M. Diarra a souhaité que les efforts soient maintenus car « des études scientifiques attestent que les rendements céréaliers en Afrique de l’Ouest sont en deçà des moyennes mondiales ».
Concluant, il a indiqué que l’insécurité alimentaire chronique dans certains pays de l’Afrique subsaharienne, prouve qu’il est « légitime de s’interroger sur le rôle des acteurs semenciers afin de contribuer efficacement à l’amélioration de la productivité ».