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Gestion durable des ressources forestières: le Césao-Ai engage la réflexion

Publié le lundi 9 juillet 2018  |  FasoZine
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© FasoZine par DR
Gestion durable des ressources forestières: le Césao-Ai engage la réflexion
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Le Centre d’études et d’expérimentations économiques et sociales de l’Afrique de l’Ouest-Association internationale (Césao-Ai) a tenu le vendredi 29 juin 2018 à Fada N’Gourma, un forum régional sur le bois et le charbon de bois dans la Région de l’Est. Cette session qui a réuni l’ensemble des acteurs intervenant dans la gestion des ressources naturelles et forestières en particulier avait pour objectif de renforcer les capacités des communautés villageoises et des communes à la sécurisation, la gestion durable et la valorisation socioéconomique des ressources naturelles.

Avec la pression démographique, la consommation de bois et du charbon de bois ne cesse de croitre d’année en année. Et pour répondre à la demande, les producteurs de charbons augmentent sensiblement les volumes de bois transformés en charbon. Cette augmentation de la production n’est pas sans conséquence sur l’environnement car certains producteurs s’attaquent désormais aux bois verts au lieu des bois morts.

En 2002, le ministère en charge de l’Environnement estimait à 105 000 hectares le rythme de dégradation des forêts. Dans la région de l’Est, selon la direction des aménagements forestiers, la production annuelle du charbon de bois était estimée à 15 200 tonnes dont 9 404,9 tonnes étaient enregistrées par les services forestiers.

La production clandestine croit d’une manière exponentielle et si rien n’est fait, les forêts risquent de disparaitre, ce qui va avoir un impact sur les populations dont une grande partie a cette activité comme principale source de revenus.

C’est au vu de ce constat alarmant et la nécessité de protéger les ressources forestières qui s’amenuisent que le Césao-Ai à travers son projet transfrontalier de gestion des ressources forestières (PTGRF) a organisé ce forum dans la région de l’Est dans le but de dégager des solutions pérennes.

Rosalie Ouoba, présidente du Conseil d’administration du Césao, vu les enjeux, a estimé que la tenue de ce forum était impératif. « En réunissant les acteurs qui s’intéressent aux ressources bois et charbons de bois, notre volonté est de poser le débat de leur exploitation en l’analysant sur le nécessaire prisme de la durabilité. Cette rencontre se veut aussi un cadre d’échange sur les expériences de gestion du phénomène afin d’en tirer des bonnes pratiques à partager et à porter à l’échelle » a fait savoir Mme Ouoba.

A l’issue du cérémonial d’ouverture, les acteurs ont échangé autour de trois axes : « la généralité sur le PTGRF et les objectifs du forum », « l’état des lieux de l’exploitation des ressources naturelles dans la zone du projet et la problématique de la production du charbon de bois dans la région de l’Est » et sur « les initiatives locales de réduction de l’exploitation anarchique du bois et du charbon de bois : stratégie, difficultés et leçons apprises ».

Entre discussions et partages d’expériences en matière de gestion durable des ressources forestières et naturelles, les participants ont pris en compte les défis et les enjeux en la matière. Compte tenu des menaces pour l’environnement si ledit phénomène perdure, le président du Conseil régional de l’Est, Paripouguini Lompo, a trouvé cette initiative du Césao, salutaire.

« Il urge d’entreprendre pour ce qui est de la région de l’Est des actions qui visent la réduction des pratiques d’exploitation illicite des ressources forestières. Cela passera par le respect strict du code forestier et du code de l’environnement d’une part et d’autre part par le renforcement de la coopération transfrontalière pour la gestion des écosystèmes partagés. Le PTGRF dans les communes de Kantchari au Burkina Faso et Makalondi au Niger porté par le Césao, s’est fixé comme objectif de contribuer de manière durable à la gestion des ressources transfrontalières en vue d’améliorer les conditions de vie des populations locales de sa zone d’intervention » a indiqué le premier responsable du Conseil régional.

Les acteurs ont promis de poursuivre la réflexion dans leur milieu respectif

En effet, le PTGRF qui est dans sa troisième phase (2016-2018) accompagne les populations des deux communes (Makalondi et Kantchari) dans la recherche de solutions durables dans la gestion des ressources naturelles. C’est dans cette optique que s’est tenue cette réflexion collective qui a abouti à des résultats qui permettra, selon Dramane Coulibaly, coordinateur régional du Césao-Ai, « d’exploiter les ressources de façon durable tout en préservant la ressource ».

La principale conclusion de ce forum est la nécessité de la réorganisation générale de la filière. Dramane Coulibaly, explique les principales solutions: « le première piste pour nous est la réorganisation de la filière avec l’ensemble des acteurs. Elle est une piste importante pour nous et une clé des clés de succès. La deuxième piste issue de ce forum est que les collectivités avec les communautés et les organisations de bases doivent s’impliquer dans le suivi et la gestion des ressources surtout que la loi les y autorise (…) La troisième piste est que nous devons intervenir sur l’ensemble de la région alors qu’actuellement nous intervenons sur deux communes. La dynamique doit être entretenue au niveau région et les acteurs ont souligné cela (…) Nous allons voir comment nous prenons en compte cette recommandation qui est de sensibiliser de façon plus large même si certaines actions vont se concentrer sur les deux communes d’intervention pendant cette phase et les six communes pendant la phase à venir ».

A la fin du forum, les acteurs ont pris l’engagement de poursuivre la réflexion et de mettre déjà en pratique les bonnes expériences en matière de gestion durable des ressources naturelles. Le Césao-Ai continuera sa mission sur le terrain et cela est va se poursuivre dans une novelle phase du PTGRF qui va se dérouler de 2019 à 2021 avec une extension à 4 nouvelles communes, Botou et Foutouri au Burkina Faso et Torodi et Tamou au Niger.
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