Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Samandin: quand les riverains du «Théâtre populaire» prennent leur responsabilité…

Publié le jeudi 5 juillet 2018  |  FasoZine
Comment


Les riverains jouxtant l’avenue Ouezzin Coulibaly, coté marché des cycles du secteur 5 de Ouagadougou communément appelé « Théâtre populaire » ont pris l’initiative ce mercredi 4 juillet 2018 d’aménager la voie non bitumée menant à leur domicile et commerce. Pour ces riverains, las d’attendre l’intervention de la mairie, ils étaient opportuns de prendre l’initiative dans l’attente d’une éventuelle contribution de la collectivité.

Ce mercredi 4 juillet 2018 était jour de travaux pour les riverains, commerçants et résidants du quartier Samandin (secteur 5, arrondissement 1 de la ville de Ouagadougou) jouxtant la rue menant au marché de cycle. Las d’attendre l’intervention de la mairie, les jeunes ont décidé d’aménager la voie non bitumée qui mène au marché « Théâtre populaire ».

Armés de brouette, de pioches, de truelles, ces jeunes ont décidé de prendre leur responsabilité ce mercredi dans la matinée, le lendemain d’une pluie qui n’a pas manqué de dégrader davantage l’unique voie qui mène aux domiciles et commerces. Avec le ruissellement, cette rue était en train de s’abraser sensiblement. Ce qui rendait difficile, le passage à ce niveau pour les habitants et les multiples usagers de cette route. En cas de pluie, il fallait pratiquement attendre plus de trois heures pour traverser au risque de tomber ou d’endommager son moyen de locomotion.

C’est après avoir tenté de remblayer en vain la route avec du gravier, que les riverains avec l’aide de quelques bonnes volontés, ont décidé d’utiliser du ciment combiné avec du gravier pour aménager « durablement » la voie.

« A chaque fois qu’il pleut, pour passer ici, c’était très difficile. Chaque année nous mettons du gravier pour amoindrir le ruissellement de l’eau mais c’était peine perdue. Cette année, avec l’aide de la compagnie de transport et de la caisse populaire, que nous remercions beaucoup, nous avions décidé d’aménager notre voie avec du ciment en plus du gravier (…) Nous avons décidé de prendre nos responsabilité parce que nous nous sommes dit que l’Etat ne peut pas tout faire. Chaque fois, nous attendons le maire, mais il ne vient jamais. C’est pourquoi nous nous sommes décidés à aménager notre voie sans l’intervention de la mairie en vue de faciliter les usagers » a laissé entendre Pascal Tiendrébéogo, riverain et ex-habitant du quartier.

Pour les jeunes, chaque année, ils sollicitaient l’intervention de la mairie qui n’est jamais venu. Raison pour la quelle, ils ont décidé de lancer cette initiative collective et citoyenne.

Avec quelques contributions des riverains et des usagers, les entrepreneurs d’un jour ont pu s’attacher les services d’un maçon au prix de 12 500 F CCFA et s’acheter une dizaine de sacs de ciments pour remblayer leur rue. Selon leurs explications, en dehors du maçon, les jeunes ont tous travaillé gratuitement sur « le chantier ». L’argent récolté spontanément a servis à payer de l’eau et à louer le matériel de travail.

Les usagers de l’avenue Ouezzin Coulibaly, entre surprise et stupéfaction, ont apprécié positivement l’initiative de ces jeunes qui fera certainement tache d’huile. Les entrepreneurs du jour ont déjà des perspectives. Ils souhaitent prolonger « ce semblant de bitume » sur une bonne partie de la rue. Et là, une éventuelle aide de la mairie serait la bienvenue.

« Nous avons fait ce que nous pouvons faire en attendant que la mairie vienne. Si non il y a beaucoup de choses à faire ici en termes de voirie (…) Nous savons que l’Etat ne peut pas tout faire raison pour laquelle nous avons décidé d’aménager ce petit passage pour que le gouvernement et la mairie voient. A la vue de cela, s’ils peuvent venir nous secourir, tant mieux » a ajouté Pascal Tiendrébéogo.

Outre cela, il a souhaité que cette action serve d’exemple à tous les jeunes des autres quartiers. Une action citoyenne qui ne manquera pas de séduire les fervents défenseurs de la citoyenneté dite « agissante ».
Commentaires