La section Confédération générale de travail du Burkina (CGT-B) de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), a animé, le mercredi 4 juillet 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse. La structure a dénoncé, au cours de cette rencontre, la nature "trouble" du récent recrutement externe de personnel au profit de l'institution.
Les résultats du test de recrutement de 85 agents au profit de la Caisse nationale de sécurité Sociale (CNSS), le 20 juin 2018, sont entachés d'illégalité, selon les responsables des comités de la Confédération générale de travail du Burkina (CGT-B) de la CNSS. Ils l'ont fait savoir, le mercredi 4 juillet 2018 à Ouagadougou, au cours d'une rencontre avec les journalistes. "Nous nous sommes rendus compte que le tiers des admis a un lien familial avec des employés de ladite institution", a affirmé le Secrétaire général (SG) adjoint des comités CGT-B de la CNSS, Justin Kiénou. Pire, nous avons constaté, a-t-il décrié, l'admission de l'épouse, de la nièce et du neveu du Directeur des ressources humaines (DRH) de la CNSS. A son avis, il s'agit d'un conflit d'intérêts manifeste. "C'est une institution de la République, on ne doit pas y travailler de père en fils. Il appartient à la Direction générale (DG) de créer les conditions de transparence et d'équité pour tous les filles et fils du Burkina", a estimé M. Kiénou. Dans le même ordre d'idées, il a invité le DG de la CNSS à diligenter une enquête sur le processus de recrutement afin que les fautifs soient sanctionnés à la hauteur de leurs forfaits. Les proches des agents de la CNSS ne jouissent-ils pas des mêmes droits que les autres candidats ayant postulés? Avez-vous entrepris des démarches auprès des premiers responsables de l'institution avant cette sortie médiatique? Les délégués syndicaux et du personnel ne sont-ils pas impliqués dans le processus de recrutement? "Nous ne dénions à personne le droit de prendre part à un test ou un concours. Nous trouvons étrange, et même suspect que plus d'un des candidats admis aient des liens de parenté avec l'organisateur dudit concours, en l'occurrence le DRH", a expliqué le SG des comités CGT-B de la CNSS, Seydou Koné. Répondant par l'affirmative à la deuxième préoccupation, il a soutenu qu'il a été demandé, à cette occasion, au DG de mener une enquête de moralité auprès des postulants reçus et incriminés. "Malheureusement, la prise de service de ces derniers a eu lieu hier (mardi 3 juillet 2018, ndlr) en dépit de nos protestations. Le DG s'est contentée de nous demander d'identifier les failles du recrutement en vue des prochaines sessions", a-t-il regretté. Quant à la dernière préoccupation, M. Kiénou a indiqué que les délégués syndicaux sont impliqués "jusqu' à un certain seuil". "Ils n'interviennent pas dans la composition et le choix des sujets", a-t-il fait savoir.