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Procès du putsch: un agent double nommé Sami Da

Publié le jeudi 5 juillet 2018  |  Sidwaya
Insurrection
© aOuaga.com par A.O
Insurrection populaire et putsch avorté : la justice fait le point des dossiers
Mercredi 14 septembre 2016. Ouagadougou. Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouaga, Maiza Sérémé, et le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, commandant Alioun Zanré, ont animé une conférence de presse pour faire le point des dossiers de l`insurrection populaire de fin octobre 2014 et du putsch avorté du 16 septembre 2015
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L’audition des accusés au procès du putsch manqué s’est poursuivie le mercredi 4 juillet 2018 à Ouagadougou avec le caporal Sami Da et le soldat de 1re classe, Amadou Ly, tous de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Le caporal Sami Da était à la barre le mercredi 4 juillet 2018 pour répondre des faits d’attentat à la sûreté de l’Etat, de meurtres de 13 personnes et de coups et blessures sur 42 personnes. Quel a été votre degré de participation au coup d’Etat ? Aviez-vous participé aux réunions préparatoires ? Etiez-vous au courant d’un désaccord entre les éléments du RSP (Régiment de sécurité présidentiel) ? Aviez-vous tiré sur des manifestants ? Pour sa défense, le caporal a décidé de ne pas répondre à ces questions. Il a cependant nié en bloc toutes les déclarations faites lors de son audition devant le juge d’instruction. Selon lui, ce n’est que le 21 septembre 2015, lors de son arrestation et de son incarcération à la gendarmerie de Paspanga, qu’il a appris qu’il y avait eu un coup d’Etat au Burkina Faso. Il dit n’avoir jamais été mis au courant avant cette date. « Le jour du 16 septembre, j’ai été au courant de l’enlèvement des membres du gouvernement », a confirmé M. Da. Alors que dans une de ces déclarations, le procureur militaire, Alioun Zanré, a expliqué que le motif du coup d’Etat était la décision prise de dissoudre le RSP et non de le réorganiser comme il était prévu. Pourtant, l’accusé a fait comprendre qu’il n’était au courant d’un quelconque problème au sein du régiment. Aussi, en racontant son histoire, Sami Da a rappelé qu’il a été appelé au téléphone par le sergent-chef Roger Koussoubé. « Arrivé à la présidence, j’ai voulu comprendre la raison de l’appel et le sergent-chef m’a affirmé que tous les sous-officiers ont adhéré au coup d’Etat et que le général Gilbert Diendéré endossera sa paternité », a-t-il fait savoir. Au moment des faits, un communiqué est passé à la télé et à la radio, même un couvre-feu a été instauré. Malgré cela, il a nié n’avoir pas été informé d’un coup d’Etat. « D’ailleurs, je ne regarde pas la télé et n’écoute pas la radio. Ma mission était de veiller à la sécurité du général. Ce que j’ai fait», a-t-il indiqué. Au vu et au su de tout cela, Alioun Zanré a déduit que l’accusé était bel et bien au courant du coup d’Etat avant son arrestation. Et l’avocat de la partie civile, Seraphin Somé, de poursuivre qu’au regard de ce qui précède et de son rendez-vous avec le sous-lieutenant Gildas Ramdé de la troupe militaire de Fada-N’Gourma, tout porte à croire que l’accusé était un « agent double ». « Pour information, il ne s’est pas rendu à un rendez-vous mais à une reddition », a-t-il informé.


Pas de vacances judiciaires


En effet, d’après le procureur militaire, des messages interceptés entre le capitaine Flavien Kaboré, l’aide de camp de l’ex-Premier ministre Isaac Yacouba Zida et le caporal confirment cette réalité. Dans ces messages, celui-ci a donné des informations sur ce qui se passe au RSP. Selon, l’article 67 du code pénal, les auteurs et les coauteurs d’infraction qui a pour conséquence des meurtres sont coupables. « Nous estimons que votre participation engage votre responsabilité, car s’il n’y avait pas eu de tir, on n’aurait pas eu de mort. Ces morts peuvent vous êtes imputables parce que vous êtes coauteurs », a souligné Alioun Zanré. N’empêche que le conseil de l’accusé, Arnaud Sampébré, demande toujours au ministère public d’apporter les preuves de l’implication de son client. Pour lui, il ne faisait qu’exécuter des ordres de sa hiérarchie. Par conséquent, a-t-il poursuivi, la faute ne peut lui être imputable. A la reprise à 14h30mn, l’interrogatoire s’est poursuivi avec le soldat de première classe, Amadou Ly, accusé de meurtres et de coups et blessures. Celui-ci a nié en bloc les faits à lui reprochés car il dit avoir été appelé par son supérieur hiérarchique, l’adjudant Jean Florent Nion, le 16 septembre 2015, aux environs de 10h, à venir renforcer un poste de détection à l’entrée principale du bâtiment de la Présidence du Faso. L’accusé a également expliqué s’être rendu à 13h au poste de détection et aux alentours de 17 h sous le hall du Palais pour voir si l’adjudant Nion était là dans le but de savoir s’il pouvait rentrer à la maison. C’est à ce moment, a-t-il dit, qu’on lui a ordonné de rester à la porte du palais. Et le parquet militaire de lui signifier, que de là-bas, il a été commis à la garde d’un bâtiment où il y avait des autorités séquestrées. A la question du parquet militaire de savoir qui était dans le bâtiment en question, Amadou Ly a répondu tout simplement qu’il était en mission d’observation. C’est le lendemain 17 septembre 2015, qu’il a su que des autorités de la Transition y étaient notamment l’ex-Premier ministre, Yacouba Isaac Zida à qui il a pensé. Dans le dossier d’instruction, il a été aussi question d’une réunion de débriefing avant la séquestration, à laquelle l’accusé a nié avoir participé. Appelé à la barre pour témoigner, l’adjudant Nion a reconnu avoir ordonné au soldat Ly de renforcer un poste et non de désarmer ledit poste. Amadou Ly a, par ailleurs, fait cas de sa mission de sécurisation du domicile du défunt Salifou Diallo en réaction à la question du président du tribunal militaire de savoir s’il a effectué d’autres missions. « C’est grâce à nous que le domicile de Salifou Diallo n’est pas parti en fumée », s’est-il félicité. L’avocat de l’accusé, Me Idrissa Badini s’est félicité du caractère loyal et respectueux de son client envers sa hiérarchie. A noter que le président du tribunal, Saïdou Ouédraogo, a refusé d’accorder les vacances judiciaires aux avocats de la défense. Mais, il a accordé la liberté provisoire à Samuel Coulibaly. L’audience a été suspendue pour reprendre le vendredi 6 juillet 2018, à 9 h.


Fleur BIRBA

Boukary BONKOUNGOU
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