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Procès du putsch au Burkina: le général Diendéré mis en cause

Publié le mercredi 4 juillet 2018  |  AFP
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© AFP par AHMED OUOBA
Le général Gilbert Diendéré, au palais présidentiel de Ouagadougou, le 17 septembre 2015.
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Ouagadougou - Le général Gilbert Diendéré, l’un des cerveaux présumés du coup d’État manqué de 2015 au Burkina Faso, a été mis en cause pour la première fois depuis l’ouverture du procès par un co-accusé.

Le général Diendéré "a instruit (donné l’instruction) de faire le coup d’État", a déclaré mardi à la barre l’adjudant Jean-Florent Nion, quatrième accusé à témoigner dans ce procès historique.

Le 16 septembre 2015, des soldats du régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré. Le RSP était l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré, chassé en octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir.

Le général Diendéré avait expliqué lors de l’instruction avoir "dû assumer le putsch perpétré par un groupe d’éléments" de l’ex-RSP, selon le parquet militaire.

Il est le principal accusé du procès avec le général Djibril Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères du régime Compaoré.

Le coup d’État manqué a fait 14 morts et 270 blessés.

"Le 16 septembre (2015), j’étais dans la salle de repos lorsque j’ai été réveillé par l’adjudant chef Eloi Badiel et le sergent chef Koussoubé Roger qui m’ont informé que le général Diendéré a instruit de faire un coup d’État ce jour. Face à la gravité de l’information j’ai demandé à voir directement le général", a déclaré à la barre l’adjudantNion, premier accusé à mettre directement en cause l’ancien chef d’état-major particulier du président Compaoré.

"Je me suis rendu au domicile du général Diendéré à qui j’ai exposé les faits. En retour, le général a demandé si ce n’était pas encore fait. Je me suis rendu compte qu’il était au courant et je suis reparti au palais" présidentiel.

Quelques heures plus tard, l’adjudant Nion embarquera dans un véhicule avec plusieurs militaires et ils feront irruption dans la salle du conseil des ministres, enjoignant le président du régime de transition, son premier ministre et deux autres membres du gouvernement de les suivre.

Accusé d’"attentat à la sûreté de l’État", de "meurtres et coups et blessures volontaires", et d"incitation à désobéir à la discipline militaire", l’adjudant Nion a dit "reconnaitre partiellement les faits" qui lui sont reprochés.

Pour sa défense, il a expliqué avoir "été embarqué dans une situation dont je ne pouvais sortir au risque de représailles". "J’étais au mauvais endroit au mauvais moment. Si je n’étais pas de garde le jour des faits, je ne serais peut-être pas devant cette barre", s’est-il défendu.

"Nous avons choisi dès le départ de dire la vérité. Il ne s’agit pas d’une stratégie de défense, on raconte ce qui s’est passé et c’est au tribunal de trancher, en tenant compte de cela. Ce n’est qu’en disant la vérité qu’on se défend le mieux", a indiqué son avocat Me Adrien Nion.

"Il n’est pas évident pour un élément de l’ex RSP de venir devant la barre de venir dire des choses claires et nettes, la vérité contre ses anciens camarades. C’est un courage qu’il faut louer", a estimé Me Ambroise Farama, un avocat des parties civiles.

ab-de/jlb
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