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Marcel Kouraogo du CDP à l’ANEB : « Monsieur Patrice Zoehinga, ne défendez pas l’indéfendable!!! »
Publié le lundi 12 aout 2013   |  burkina24.com


Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Zoehinga et ses collaborateurs ont fait l’examen de la situation dans les universités de Ouaga


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Ceci est une déclaration signée de Marcel Kouraogo, Secrétaire national adjoint chargé de la mobilisation des jeunes du CDP (Congrès pour la démocratie et le progrès), parvenue à Burkina 24. Il s’exprime sur la crise que traverse l’Université de Ouagadougou avec notamment la fermeture des cités universitaires et s’adresse précisément au président de l’ANEB (Association nationale des étudiants du Burkina) section Ouagadougou, Patrice Zoehinga. Pour lui, le président de l’association estudiantine défend « l’indéfendable ». Marcel Kouraogo s’attaque aussi à l’opposition et voit d’un mauvais oeil son « histoire d’amour » avec l’ANEB.
En effectuant une sortie médiatique à travers un point de presse et une interview sur RFI à l’allure d’ « un boucantier » sur la situation qui prévaut à l’Université de Ouagadougou, suite à la décision des autorités du CENOU de fermer le restaurant universitaire et les cités conformément à l’article 20 du règlement des cités, Monsieur Patrice Zoehinga, président de l’Association Nationale des Etudiants Burkinabè (ANEB), a visiblement cautionné les actes de barbarie posés par certains étudiants sur des biens appartenant à l’Etat, à des privés et à des ONG et au corps diplomatique.

« De quels acquis s’agit-il ? »

Il salue à ce propos : « le courage et la détermination des Etudiants à préserver les acquis obtenus de haute lutte ». De quels acquis s’agit-il ? L’apologie de la violence, la culture de l’intolérance, la dictature de la pensée unique, le refus de la main tendue des autorités universitaires ???

Cette réaction de l’ANEB laisse entrevoir une prise de position dépourvue de bon sens et d’objectivité sur des questions objectives. Si le courage de s’attaquer aux biens publics ou privés est salué aujourd’hui par l’ANEB, cela nous donne à réfléchir sur les enjeux réels de leur lutte. Des enjeux qui se présentent comme une prime à l’incivisme, à la culture de l’intolérance, au refus des cadres de dialogue, au terrorisme intellectuel. Or, l’ANEB sait très bien, tout comme les Etudiants dans les cités que les locataires ont signé un engagement lors de leur admission en cité et savaient qu’ils devaient libérer les chambres en fin juillet, pour des besoins de réfection.

« La prise de position de l’ANEB est la traduction concrète des ambitions de l’opposition »

La prise de position l’ANEB est la traduction concrète des ambitions nourries par l’opposition qui tente depuis l’annonce de la mise en place du SENAT, de faire feu de tout bois. En admettant que la direction générale du CENOU a quelque peu failli dans la gestion communicationnelle de ce dossier (toute chose qui reste à démontrer), le bon sens aurait commandé une lecture sans œillets de nos amis de l’opposition afin de pouvoir contribuer un tant soit peu à rechercher une solution juste. En lieu et place, nos amis de l’opposition ont vite cherché à récupérer cette situation à leur profit en jouant de façon improvisée les sapeurs pompiers comme dans une scène de théâtre.

L’opposition en tant qu’un aspirant à la gestion du pouvoir, aurait pu jouer son rôle républicain en condamnant de part et d’autres les écarts de comportements notamment en relevant les imperfections au niveau du CENOU et en rappelant aux étudiants, futurs cadres et dirigeants de notre pays que leur méthode de lutte est aux antipodes de la République. Elle aurait fait ainsi, preuve de clairvoyance, de sagesse et de responsabilité.

Il est vrai que nous sommes dans un contexte politique assez tendu du fait de la mise en œuvre de certaines reformes politiques qui ne rencontrent pas l’assentiment de tous les acteurs politiques. Mais de là à fouler au pied les principes et valeurs qui constituent le socle de notre démocratie, de notre cohésion sociale, et de notre vouloir vivre ensemble, il y a un pas à ne pas franchir en voulant coûte que coûte défendre l’indéfendable.

« Une partie de l’opposition (…) cherche à se faire des alliés de choix »

Passé l’argument du Sénat budgétivore et celui de la vie chère, une partie de l’opposition qui croyait sonnée son heure de gloire, se rend à l’évidence, qu’il lui en faut plus pour parvenir à ses fins. Dans ce méli mélo de déchéance, elle cherche à tout prix, à se faire des alliés de choix en investissant le milieu universitaire et en reléguant au second plan son rôle républicain. Cette façon de faire la politique, même si tactiquement est compréhensible, frise tout de même le ridicule. Faut-il s’opposer pour s’opposer et soutenir des agissements au risque de brader l’éducation de nos enfants, d’ériger le vandalisme en moyen de communication et de négociation ?

Tout porte à croire que l’opposition a opté pour la stratégie politique de la terre brûlée pour accéder au pouvoir. C’est donc pourquoi, elle use de tous les moyens et artifices pour diaboliser toute décision de fermeté de l’Etat central ou encore présenter toute action du Gouvernement comme négatif et impopulaire.

« Nous avons tous le devoir de protéger et sauvegarder les acquis de la IVe République »

Certes, cette stratégie semble meilleure à ses yeux. Et pourtant, en clamant haut et fort l’avènement d’une alternance au Burkina Faso, elle ne se rend pas compte qu’en accédant par le truchement de cette stratégie de la terre brulée au pouvoir, elle hériterait d’une situation encore plus difficile voire chaotique. En attendant que ce rêve devienne une réalité, nous avons tous le devoir (partisans de l’opposition et du pouvoir) de protéger et sauvegarder les acquis de la IVème République.

Que pense l’opposition de la troisième rencontre entre Gouvernements burkinabé et ivoirien, un cadre important eu égard aux liens séculaires entre nos pays avec une présence massive de nos compatriotes dans ce pays africain frère ? Ne serait-ce que cet exemple d’actualité. Alors, si sa préoccupation va à la politique intérieure, que fait l’opposition à l’endroit des millions de paysans Burkinabé en cette période de soudure ?

« Le peuple saura reconnaître les siens »

Les populations, le peuple pour reprendre une expression à la mode dans cette conjoncture, saura reconnaître les siens, entre ceux qui, dans leur tréfonds, leur souhaitent le bon et le meilleur et ceux qui exploitent subtilement les situations de crises à des fins inavouées, jouant les compatissants auprès des étudiants en détresse et le hurlant urbi et orbi sur les toiles des réseaux sociaux. C’est ça qui relève plutôt du cynisme jeune frère Zoehinga et non la main tendue du ministère de l’action sociale et de la solidarité qui est dans son rôle.

Ainsi, en refusant la main tendue du Gouvernement à travers le ministère de l’action sociale et en acceptant les offres de prise en charge des partis politiques et des dirigeants de l’opposition, les étudiants sans le vouloir s’inscrivent dans une dynamique de « redevabilité » qui va les engager dans une lutte qui n’a rien à voir avec la défense de leurs intérêts moraux et matériels faisant d’eux des instruments manipulables à dessein par les opposants.

Dans ce cas, prétexter défendre les intérêts des étudiants en soutenant l’opposition dans sa lutte pour la conquête du pouvoir d’Etat est tout aussi cynique que diabolique mon cher Zoehinga. Nous vous accordons tout de même le bénéfice du doute et nous suivons avec attention le film de cette histoire d’amour entre l’opposition et l’ANEB en attendant de nous inspirer des enseignements utiles à la fin du film.

Marcel KOURAOGO

Secrétaire national adjoint chargé de la mobilisation des jeunes du CDP

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