Le procès du putsch manqué de septembre 2015 mettant en cause Gilbert Diendéré et 83 autres, a repris le 29 juin 2018 à la salle des banquets de Ouaga 2000. Comme il fallait s’y attendre, des mémoires ont été présentés par la défense. Malgré les interventions des avocats de la défense, le président du Tribunal militaire a pu entrer dans le fond du dossier. Les auditions à la barre ont commencé par le sergent-chef Mohamed Laoko. Celui-ci supporte trois chefs d’accusation, qu’ils a dit ne pas reconnaître.
Le procès du coup d’Etat manqué du 16 septembre 2015, débuté le 27 février 2018, a repris à la salle des banquets de Ouaga 2000, le 29 juin 2018.
Au moment où le président du tribunal, Seydou Ouédraogo, s’apprêtait à appeler à la barre les accusés, Me Bonkoungou de la défense a soulevé le problème des images prises par le service de la communication de la Gendarmerie nationale.
Pour lui, si les hommes et femmes de médias n’ont pas eu le droit de filmer encore moins de photographier, il n’est pas normal que d’autres personnes puissent le faire. Mieux, s’il y a une exception en la matière, elle doit aussi profiter aux journalistes.
Il a par ailleurs demandé la destruction des images déjà enregistrées sans autorisation depuis le début du procès. Son argumentaire a été partagé par Me Prosper Farama, avocat de la partie civile.
Pour lui, la partie civile ne voit aucun inconvénient que le procès soit même retransmis en direct, pour que tout le public burkinabè sache ce qui s’est passé en septembre 2015. Le procureur militaire, Alioune Zanré, lui, informera qu’en temps normal, c’est le service de communication de l’Etat-major général des armées qui assure cette fonction de publicité des débats.
Mais le cameraman a trouvé la mort au cours de l’attaque du 2 mars 2018 de l’Etat-major général des armées. Alors, la gendarmerie a été sollicitée pour jouer ce rôle. A l’en croire, c’est pour des besoins d’archives que cette équipe a été appelée au secours.
Le procureur militaire également notera que le parquet ne s’oppose nullement à la publicité des débats à grande échelle. « On ne se cache pas ici pour faire quoi que ce soit », a laissé entendre Alioun Zanré. Selon ses dires, le tribunal avait souhaité que les débats soient retransmis sur les ondes. Mais il a buté contre un certain nombre d’obstacles.
C’est pourquoi, a-t-il justifié, le tribunal s’est résolu au strict minimum, c’est-à-dire faire filmer par les services des forces armées, pour les besoins d’archives. Face à l’insistance des avocats de la défense et le soutien de la partie civile, le président du tribunal, Seydou Ouédraogo, n’a eu d’autre choix que de demander une suspension pour statuer.
De retour en salle, une trentaine de minutes après, le président du tribunal a demandé au cameraman et au photographe d’arrêter de filmer et de prendre des photos. Par contre, les images capturées depuis le début du procès devraient être mises sous scellées au lieu d’être détruites, comme l’avait exigé Me Bonkoungou.
Une fois ce problème réglé, les avocats de la défense sont revenus à la charge pour défendre leurs deux mémoires. Il s’agit de celui relatif à «l’incompétence du tribunal», et la seconde demande porte sur les citations à comparaître de Paul Sawadogo et Lassina Ouédraogo.
Leurs avocats ont souhaité voir le tribunal déclarer la nullité de ces citations à comparaître car, non seulement elles n’ont pas été faites à temps et leurs clients ont été privés du droit de récusation des juges assesseurs par exemple, mais en plus il y a eu un certain nombre de manquements dans les citations.