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L’Express du Faso N° 3584 du 12/8/2013

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Eau et assainissement à Bobo-Dioulasso : « Les pénuries d’eau ne seront qu’un mauvais souvenir »
Publié le lundi 12 aout 2013   |  L’Express du Faso


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© Autre presse par DR
Le directeur régional de l’ONEA, Seydou Kafando


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Depuis plusieurs années maintenant les clients de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) de la ville de Bobo-Dioulasso vivent des coupures d’eau récurrentes. Pour pallier cette situation, le projet sectoriel eau en milieu urbain réalise en ce moment des travaux d’approvisionnement en eau à Bobo. Le directeur régional de l’ONEA, Seydou Kafando nous en a parlé dans une interview le vendredi 9 août.



Depuis quelque temps, on constate des travaux de canalisation dans la ville de Bobo-Dioulasso. A quel besoin répondent ces travaux ?

Ces travaux rentrent dans le cadre du projet de renforcement du système d’approvisionnement en eau potable de la ville de Bobo-Dioulasso et qui est aussi une composante du programme sectoriel eau en milieu urbain qui couvre, outre la ville de Bobo, celle de Ouagadougou, de Dédougou et de Koudougou. Les travaux ont démarré depuis novembre 2011 et se poursuivront jusqu’en 2014. Vous n’êtes pas sans ignorer que la ville de Sya est parfois confrontée à des pénuries d’eau dans tous les secteurs. Cela est dû au fait que notre capacité de production est insuffisante par rapport à la demande, si bien que l’ONEA dès 2010, a initié le dit projet. Les travaux comprennent l’augmentation de notre capacité de production de près de 50% à travers la réalisation de trois forages à gros débit à Nasso et qui vont nous rapporter un débit cumulé de 800 millimètres cubes ; l’augmentation de la station/usine de traitement avec les travaux d’extension pour augmenter la capacité de traitement de 50 % ; et enfin la construction de trois châteaux d’eau dans la ville à savoir à Bobo 2010, à Sarfalao et à Belleville. L’ensemble de ces travaux vont coûter à l’Etat la somme de 15 milliards de FCFA.



Vous parlez justement d’usine de traitement d’eau. Le mois dernier, des propriétaires terriens ont été indemnisés. Est-ce parce que vous avez pris leurs champs ?

Dans la mise en œuvre d’un tel projet d’envergure, il y a toujours des personnes qui subissent des conséquences, à savoir des expropriations. Il s’agit soit de personnes qui ont leurs champs, leurs concessions, ou encore un patrimoine particulier… sur les lieux où le projet doit être exécuté. Nous en avons aussi en ville avec certaines installations qui appartiennent à des personnes privées. C’est pourquoi, on prévoit toujours dans ce cadre des indemnisations. Et c’est ce que nous avons fait à Nasso de concert avec la mairie, les bénéficiaires et je crois qu’aujourd’hui tout le monde est satisfait. La zone de Nasso est d’une importance capitale en ce sens qu’elle est la source d’eau. Elle ne doit donc pas être exposée à des risques de pollution. Nous l’avons délimitée afin qu’aucune activité ou présence humaine ne puisse entacher la garantie de la qualité d’eau.



Est-ce à dire qu’à terme, les populations de la ville de Bobo-Dioulasso vont enfin oublier les pénuries d’eau ?

C’est justement cette problématique que nous tentons de résoudre à travers ces travaux. Jusque-là, notre capacité de production d’eau est inférieure par rapport aux besoinx en ville qui sont très croissants. Il faut renforcer les installations pour pouvoir faire face à la demande et je puis assurer que d’ici la fin de 2014, les désagréments que la population subit de nos jours ne seront plus qu’un souvenir.



On constate que les quartiers les plus exposés à la pénurie sont quelques fois Belleville, Sarfalao… Qu’est-ce qui explique cela ?

Bobo-Dioulasso a un relief assez accidenté. Et en matière de distribution d’eau, les zones élevées sont moins chanceuses que celles basses. Alors qu’une partie de Belleville, Sarfalao, et du secteur 25 sont assez élevées. Ce sont des zones ou l’apprivoisement en eau n’est pas aisé. D’où l’idée de la construction de châteaux d’eau dans certaines de ces zones pour régler le présent problème. La construction de ces trois châteaux d’eau va coûter environ 700 000 000 FCFA. Ils auront un volume global d’eau de 400 000 millimètres cubes qui permettra de stocker suffisamment l’eau si bien que les arrêts de production et/ou coupures d’eau ne pourront être ressentis.



Dans le cadre de ce projet, les consommateurs pourront-ils voir leurs factures d’eau moins salées ?

La politique tarifaire relève de la décision du gouvernement. L’ONEA ne peut décider soi-même de revoir à la baisse ou à la hausse les factures d’eau. Surtout que cela dépend du volume de consommation. Autrement dit, les factures dépendent de la consommation en eau. A ce jour, nous n’avons vraiment pas une indication dans ce sens. Notre souci à nous, est de travailler à rendre disponible l’eau au profit des populations. Surtout de régler les problèmes de pénurie.



Un appel à l’endroit de la population ?

Je tiens en toute sincérité à présenter les excuses de l’ONEA à toutes les populations pour tous ces désagréments qu’elles ont subi depuis des années ; en plus les travaux de canalisations ont aussi causé des préjudices à certains riverains. Je pense que c’est dans l’intérêt de tous que nous effectuons ces travaux. Je voudrais aussi faire comprendre à la population qu’après ces travaux, nous allons leur donner la possibilité d’avoir 28 000 branchements d’eau à domicile. Nous avons aussi lancé l’opération le branchement à prix social qui existe depuis 2011. A ce jour, pour une capacité de 28 000 branchements, nous n’avons qu’environ 4 600 branchement qui ont été réalisés. L’offre est encore grande. Et notre souhait est que les populations souscrivent à ces offres.

Interview réalisée par Bassératou KINDO

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