L’ONG Marie Stopes international a mis sur le marché national un produit pharmaceutique appelé Misoclear. Le lancement officiel de ce produit a eu lieu le mercredi 7 août 2013 à Ouagadougou sous le parrainage du Pr Michel Akotionga.
L’ONG Marie Stopes international (MSI) ne se lasse pas dans ses efforts de lutte contre la mortalité maternelle. Sa dernière action en date au plan national est la mise sur le marché d’un produit appelé Misoclear à l’effet de prévenir et de traiter l’Hémorragie du postpartum (HPP) à laquelle sont confrontées les femmes lors des accouchements. Selon le représentant-résident de MSI, Sébastien Barraud, le produit est accessible en ce sens qu’il est moins couteux (3200 FCFA/ boîte de 20 comprimés) par rapport à d’autres gammes de produis déjà existants. M. Barraud a promis que des échanges seront engagés avec les tenanciers des officines pour que le Misoclear soit le plus tôt disponible. Mais a tenu à préciser le représentant-résident de MSI, le produit ne devrait s’obtenir que sur présentation d’une ordonnance. Le parrain de la manifestation, le Pr Michel Akotionga, par ailleurs président de la Société des gynécologues-obstétriciens du Burkina (SOGOB) a souligné que la mortalité maternelle est très élevée surtout en milieu rural. Pour lui, une hémorragie, aussi minime soit-elle pendant l’accouchement peut parfois entraîner la mort. « On note 500 décès pour 100 000 naissances vivantes au Burkina », a-t-il relevé. De son avis, la mise en vente du produit va contribuer à réduire considérablement cette situation. « En plus d’être moins cher, le Misoclear sera disponible, même dans les zones rurales les plus reculées du pays », a relevé le Pr Akotionga. Et d’ajouter que Marie Stop international a droit à une reconnaissance des femmes à revenus modestes. « Bien que moins coûteux, ce produit va sauver la vie à beaucoup de femmes », a lancé le parrain.
Le HPP, une perte de sang anormale
Le lancement du Misoclear a été aussi l’occasion pour les participants de suivre deux communications ayant trait à la santé de la reproduction. Le premier exposé : « HPP et mortalité maternelle », a été présenté par Mme Diénéba Diallo de l’ONG Family Care International (FCI). Elle a d’entrée de jeu expliqué que l’hémorragie du postpartum est une perte de sang anormale de plus de 500 millilitres, survenant au moment de la délivrance ou dans les 24 heures suivant l’accouchement. Mme Diallo a indiqué que le Burkina Faso est classé 34e parmi les pays ayant le fort taux de Mortalité maternelle (MM). « Le Burkina n’est pas en voie d’atteindre les OMD 5 à l’horizon 2015 », a-t-elle signifié. La 2e communication, animée par le Pr Charlemagne Ouédraogo, a porté sur le Misoclear dans la lutte contre les hémorragies du post-partum et du post-abortum. Le conférencier a mentionné deux cas de HPP à savoir l’Hémorragie du postpartum immédiat (HPPI) qui survient dans les 24 heures de l’accouchement. Le second cas de HPP est l’Hémorragie du postpartum tardif (HPPT) se manifestant au-delà de 24 heures. En outre, il a souligné que la perte sanguine à l’accouchement est diversement appréciée. Cet état de fait constitue une difficulté en ce sens que les gens sous-estiment souvent les pertes de sang à l’accouchement. Egalement le port habituel du pagne noir par la femme après avoir donné naissance ne permet pas de se rendre compte de la quantité de sang perdu. « Attention aux pagnes des Africaines car elles peuvent absorber jusqu’à 500 millilitres de sang sans qu’on ne s’en rende compte », a-t-il averti. Et de saluer, par ailleurs, la mise en vente du Misoclear au Burkina Faso. « Si les populations savent comment utiliser ce produit, il va permettre de réduire les HPP dans les milieux ruraux », a fait remarquer le conférencier.