A l’occasion de la 29e Journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues, l’Observatoire panafricain des addictions pour la prévention et le sevrage toxicomaniaque (OPASTOX) a organisé, le 23 juin 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse sur le thème : « la problématique de la drogue en milieu jeune : rôle et responsabilité des acteurs ». Célébrée chaque 26 juin de l’année, la Journée internationale contre l’abus et le trafic des drogues a été commémorée sous le signe de l’urgence, par l’OPASTOX, en vue de prévenir et réadapter les outils thérapeutiques de prise en charge pour plus d’efficacité dans la lutte. La conférence de presse a aussi porté sur les actions préventives des acteurs et le dispositif thérapeutique de prise en charge chez l’OPASTOX.
L’un des combats de « l’Institut de la joie de vivre » (INJOVI) qui a abrité la conférence de presse du 23 juin, c’est de vaincre la consommation nuisible de l’alcool, des cigarettes et des drogues. Cet institut accueille, héberge des personnes en prise avec la drogue et leur administre des produits, avec un suivi pour sevrage en vue d’éviter que le toxicomane ne replonge dans la prise de la drogue, selon le président de l’INJOVI/OPASTOX, Dominique Compaoré. Didier Dravie, secrétaire général de l’INJOVI/OPASTOX, lui, a estimé que les parents doivent suivre la trajectoire de leurs enfants, pour éviter qu’ils tombent dans la toxicomanie et pour les parents dont les enfants sont déjà en prise avec la drogue, il faut sauver ces enfants, en les confiant à des centres qui font de la désintoxication ou le sevrage anti-taba, anti-alcool et anti-drogues, comme l’INJOVI/OPASTOX. Pour l’un des conférenciers, Dr Hubert Traoré de l’IPC (l’Initiative privée communautaire), chargé du programme régional PARECO, (Projet régional de réduction de risques tuberculose, VIH/Sida, comorbidité hépatites et promotion des droits humains), un programme qui a un lien direct avec la réduction des risques chez les usagers de drogue, les politiques africaines mises en œuvre contre le fléau de la drogue privilégient la répression, alors que la démarche en santé publique prône la réduction des risques, qui prend en compte l’ensemble des programmes et actions menées visant à réduire au maximum les dommages liés à la consommation de la drogue chez les personnes qui n’ont pas la capacité ou la volonté d’arrêter la prise de la drogue. Cela permet à la personne qui consomme la drogue, de ne pas trop nuire à sa santé et de ne pas nuire à l’environnement qui l’entoure.
Un suivi rigoureux des patients pour éviter qu’ils replongent dans la drogue
Une démarche de santé publique dont l’objectif n’est pas l’arrêt de la consommation de la drogue mais la réduction des risques. Le fléau de la drogue continue parce que, a souligné Dr Hubert Traoré, il y a des consommateurs de drogue, des gens qui en vendent ainsi que des acheteurs. La meilleure façon de lutter contre le fléau, à son avis, consiste à réduire ou faire cesser la consommation de drogue chez les consommateurs. Avec la politique de réduction de risques, qui tend à faire que la personne qui consomme la drogue en consomme de moins en moins, pour finir par cesser totalement d’en consommer. Pour lui, il est impossible d’arrêter la consommation de la drogue, mais la meilleure réplique à l’échelle du pays, consiste à aller vers une stratégie nationale de réduction des risques. Pour Dominique Compaoré de l’OPASTOX, le but de la conférence est de présenter le problème de la consommation de la drogue au Burkina, parler du devoir et de l’urgence de prévenir la toxicomanie et présenter les outils thérapeutiques disponibles à l’OPASTOX au compte de l’INJOVI, destinés à aider les personnes accros de la drogue. Entre autres, les outils thérapeutiques sont l’entrée en contact avec le toxicomane, pour l’amener à prendre conscience de son mal, l’aider à l’aide d’une tisane consommable qui lui enlève l’envie de prendre la drogue, le désintoxiquer, lui donner des cours de développement personnel, et animer des ateliers de dynamique mentale à son intention. Jusqu’en juin, l’INJOVI/OPASTOX a interné 35 personnes en proie à la drogue, avec un taux de réussite de 75% dans le traitement de la toxicomanie chez ces patients internés, selon Dominique Compaoré. Le problème, c’est lorsque le patient quitte le centre avec un état de santé normal et que le contact est rompu entre le patient et l’institut, il y a de fortes chances que celui-ci replonge dans la prise de drogue, du fait des mauvaises fréquentations qu’il avait pourtant abandonnées. Ainsi, il a lancé un appel aux parents des patients, pour une forte implication dans le suivi des patients.