Le président burkinabè Roch Kaboré a appelé dimanche la Coordination des syndicats du ministère burkinabè de l'Economie et des finances (CS-MEF) à lever son mot d’ordre de grève, lors de la présentation de son bilan de mi-mandat, à la télévision nationale.
Lors d’un entretien en direct sur la Radiodiffusion-Télévision du Burkina (RTB) au cours duquel il défendait son bilan de mi-mandat, M. Kaboré a appelé la CS-MEF à lever son mot d’ordre de grève et réaffirmé la disponibilité du gouvernement au dialogue.
De lundi à vendredi, à l’appel de la CS-MEF, des travailleurs ont observé une nouvelle grève.
Il s’agit de la troisième grève depuis le début de l’année, la première ayant eu lieu les 4 et 5 avril, la deuxième, du 21 au 25 mai, malgré l’appel du gouvernement à y surseoir.
La CS-MEF a par ailleurs observé un sit-in du 28 mai au 1er juin.
En réponse aux deux précédentes grèves, le gouvernement a appliqué des retenues sur salaire à tous ceux qui y ont pris part, et des responsables ont été relevés de leur fonction.
Les revendications des travailleurs portent sur sept points dont "le respect des engagements des autorités pour la reconduction du check off (cotisation des travailleurs) unilatéralement suspendu", "la restauration des dotations de carburant de fonctionnement des agents", ou encore leur relogement dans le bâtiment R+4 du ministère.
A ces sept points, la CS-MEF ajoute désormais deux autres, à savoir le respect des libertés syndicales et le rétablissement des responsables relevés de leur fonction.
Lundi, à l’issue d’un conseil des ministres, le gouvernement burkinabè a annoncé avoir autorisé le ministère de l’Economie et des finances à procéder au recrutement de personnels d’appoints (retraités et volontaires), pour assurer la continuité du service public.
Mais, "aucune disposition n’a encore été engagée" en ce sens, a soutenu Roch Kaboré, invitant les agents à reprendre le travail.