Face à la grève à répétition de la Coordination des syndicats du Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement (CS/MINEFID), les opérateurs économiques réclamaient des mesures fortes pour lever l’hypothèque sur la paralysie de l’économie nationale.
Une caravane de «Dialogue et trêve» pour le développement du Burkina Faso sillonne le pays pour appeler la CS/MINEFID à mettre de l’eau dans son vin. Jusqu’ici, elle n’a pas été écoutée, pas plus que les différentes sorties médiatiques d’organisations des secteurs économiques pour les mêmes sollicitations.
Depuis, ils sont de plus en plus nombreux à demander au gouvernement des mesures fortes. C’est ce qui vient d’être fait en conseil des ministres du lundi 18 juin 2018. En effet, «Afin d’assurer la continuité du service, le Conseil a autorisé les ministres en charge du dossier à recruter du personnel d’appoint, notamment les retraités et les volontaires qualifiés afin de prendre toute initiative permettant de lever les goulots d’étranglement constatés au niveau de la chaîne des dépenses et de la mobilisation des ressources domestiques», annonce le compte-rendu de la session de ce Conseil des ministres.
Cette décision sera à n’en pas douter, applaudie par les Burkinabè dans leur grande majorité. Car, il faut le dire net, la grève des financiers est loin d’être populaire. Bien au contraire. Parce que comprise comme un entêtement à défendre coûte que coûte le fameux fonds commun dont les Burkinabè ne veulent plus guère entendre parler. Ils le jugent inéquitable et injustifié. Puisque chacun est payé pour bien faire son travail.
Et les grévistes devraient y réfléchir à plusieurs fois avant de persister dans leur jusqu’au-boutisme. Car, il est évident que les nombreux jeunes dans les starting-blocks en quête d’emplois dans cette branche vont solliciter à contribuer à cette décision gouvernementale.
Avec le secret espoir que la situation perdure peut-être jusqu’au pourrissement. Et que le gouvernement soit amené à prendre des mesures radicales. Le licenciement pur et simple des agents dont l’absence au poste serait jugée comme une démission de fait.
Ce qui ouvrirait les portes de la Fonction publique à ceux qui occupaient momentanément les postes et permettre à l’Etat de faire face à ses obligations. Certains diront que c’est un rêve qui n’a aucune chance de se concrétiser. A ceux-là, il faut peut-être rappeler le licenciement massif d’enseignants sous la Révolution. Car, «la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a», prévient un dicton.