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Grève au MINEFID, le gouvernement ne s’amusera plus !

Publié le vendredi 22 juin 2018  |  L’Express du Faso
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© FasoZine par DR
Ministère de l’économie et des finances
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A l’issue du Conseil des ministres du 18 juin 2018, le gouvernement a autorisé le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement à procéder au recrutement de personnels d’appoint (retraités et volontaires de qualité) pour assurer la continuité du service dans les services financiers où les agents sont en grève.

Parce que le gouvernement a constaté le maintien du mot d’ordre de grève bien que le fonds commun ait été maintenu pour l’année 2018.

A l’issue du même conseil des ministres, le gouvernement a également autorisé la prise de textes de toute initiative permettant de lever les goulots d’étranglement de la dépense publique et dans la mobilisation des ressources. On comprend bien que cette fois, le gouvernement a décidé de passer à l’offensive contre les grévistes.

Une décision qui peut paraître aux yeux de l’opinion publique et même de certains observateurs comme salvatrice dans la mesure où elle permettra d’assurer la continuité du service. Donc, de recouvrer l’argent au profit du Trésor public et de permettre aux usagers de bénéficier des services financiers. C’est dire que les grévistes, ceux-là mêmes qui travaillent à la Régie des recettes peuvent toujours poursuivre leur grève sans que cela n’impacte véritablement la marche du pays.

Mais, pouvait-il en être autrement? On voyait l’étau se resserrer sur les travailleurs du MINEFID à partir du moment où le gouvernement avait commencé par relever certains chefs de services de leurs fonctions refusant toute tentative de négociation au motif que sur les sept points de revendications que brandit le comité syndical du MINEFID, cinq avaient obtenu des réponses satisfaisantes.

Les deux autres points devraient être discutés lors de la conférence nationale sur la remise à plat des salaires des fonctionnaires dont les conclusions ont été rendues publiques le 14 juin dernier. Mesures insuffisantes pour le syndicat à renoncer au mot d’ordre de grève illimité qu’il avait d’ailleurs suspendu une semaine auparavant pour, dit-il, «donner une chance au dialogue».

Et quand on ajoute la question du fonds commun qui sera désormais indexé aux pénalités et aux amendes, on comprend aisément les financiers. Car ici, il s’agit pour eux de préserver ce que l’on considère jusqu’ici comme étant une faveur et non un «droit acquis».

Mais l’on comprend aussi le gouvernement qui, ici, est dans son droit d’assurer la bonne marche du pays au risque d’avoir la population «sur son dos».

Et sa décision de recruter des retraités et des volontaires idoines pour remplacer les grévistes sera certainement saluée en premier par cette même population et en particulier par les opérateurs économiques qui n’avaient pas hésité à appeler le gouvernement à prendre ses responsabilités face aux grèves à répétition dans le secteur des Finances.

Nonobstant la décision du gouvernement, quelle va être maintenant la réaction des travailleurs syndiqués du MINEFID? Vont-ils enfin lever le mot d’ordre de grève pour rependre le travail ou poursuivre le mouvement au risque de voir leurs places occupées par les personnels d’appoint? On attend de voir!

Ousmane TRAORE
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