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Des retraités et des volontaires aux finances, le gouvernement ira-t-il jusqu’au bout ?

Publié le jeudi 21 juin 2018  |  L’Express du Faso
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© Autre presse par DR
Conférence sur la rémunération des agents publics «Quand l’avenir du pays est en jeu, nous devons, tous, nous retrouver»(Paul Kaba Thiéba)
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Des retraités du ministère des finances et des volontaires de qualité seront recrutés pour assurer le fonctionnement des services au ministère des Finances, de l’Economie et du Développement. Dont les agents syndiqués observent un mot de grève de 5 jours depuis ce lundi 18 juin.

C’est une décision du conseil des ministres, prise le même lundi 18 juin. Est-ce une décision improvisée ou a-t-elle été murie de longue date? Ce que tout le monde retient, c’est que le gouvernement a donné quitus au ministre des Finances, de l’Economie et du Développement, de faire recours à des retraités et à des volontaires.

Si cette décision devait être mise en œuvre, il ne faut pas s’étonner que dans les jours à venir, les lieux de recrutement de ces nouveaux et anciens financiers soient envahis. Et le plus tôt sera le mieux car de nombreux usagers ont hâte de voir les services des finances fonctionner.

Seulement, ces nouveaux venus ou «revenants» auront-ils toutes les compétences ou encore, se rappelleront-ils toujours des aptitudes requises pour le travail qu’on leur demandera? Mieux, il s’agit de services financiers.

Le cordon de la bourse de toute une nation. Le personnel d’appoint qui viendra certainement très prochainement sera-t-il déjà suffisamment aguerri pour mener à bien les missions pour lesquelles il a été recruté?

En outre, que deviendront les agents grévistes s’ils venaient à suspendre temporairement ou définitivement leur mouvement? Il y a de nombreuses équations dans ce bras-de-fer dont les solutions sont assez difficiles à trouver dans le court,moyen et même long terme.

On se rappelle ce qu’est devenu notre système d’éducation nationale après le recrutement des «enseignants révolutionnaires» suite à la grève des syndicats des enseignants en 1985. Il faut donc comprendre les angoisses de certaines personnes sans doute bien avisées. A moins que le gouvernement ne soit dans une logique de faire rendre gorge aux grévistes.

Ce qui peut paraître ridicule car lorsqu’un gouvernement qui est sérieux prend une décision, c’est qu’il a pesé le pour et le contre. Autrement dit, il revient aux grévistes de reconsidérer leur position car tout compte fait, le dernier mot reviendra toujours au gouvernement.

Au cas contraire, face aux organisations syndicales, il n’aura plus de raison pour justifier un quelconque acte. Du reste, à y voir de près, le gouvernement de Paul Kaba Thiéba a compris que pour être fort, il faut avoir la loi avec soi. Mais, la loi à elle seule ne saurait suffire.

Il faut aussi l’adhésion de l’opinion publique. C’est exactement ce que le gouvernement a fait en mettant en exergue les avantages des financiers qui paraissent aux yeux de nombreux Burkinabè comme des avantages inéquitables entre fonctionnaires.

Du coup, les financiers, malgré l’apparente absence de ce point dans leur «plateforme revendicative minimale», sont apparus aux yeux de la majorité des Burkinabè comme des «enfants gâtés» qui, en plus du pain et du beurre qu’ils ont déjà, revendiquent des saucissons, du jambon et du camembert. A eux d’en tirer les conséquences et de reprendre le travail. Pour eux, mais aussi pour l’ensemble des Burkinabè. Qui sont prêts à leur accorder le pardon.

Dabaoué Audrianne KANI
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