La conférence nationale sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics a refermé ses portes le 14 juin 2018. Elle a permis de faire des propositions et suggestions allant dans le sens de la réduction du train de vie de l’Etat, du réajustement des salaires des agents de la Fonction publique et d’une mobilisation plus accrue des recettes à l’interne au profit de l’Etat.
Le fonds commun octroyé aux agents du ministère de l’Economie, des finances et du développement sera désormais alimenté par le recouvrement des pénalités. Pour la mise en œuvre des conclusions des travaux, trois recommandations dont la mise en place d’un comité de suivi, ont été formulées par les participants.
La cérémonie de clôture a eu lieu en fin d’après-midi du 14 juin 2018, sous la présidence du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba.
Le fonds commun octroyé aux agents du ministère de l’Economie, des finances et du développement sera désormais indexé sur les recouvrements des pénalités. C’est l’une des propositions faites par les participants à la conférence nationale sur la rationalisation du système de rémunération des agents publics, tenue du 12 au 14 juin 2018 à Ouagadougou.
La cérémonie de clôture est intervenue le 14 juin dernier. Pour une mise en œuvre efficace des conclusions, trois recommandations ont été faites. Il s’agit de la mise en place d’un comité de suivi des recommandations de la conférence associant les Forces vives de la Nation, de la mise en place d’un comité technique associant les Forces vives de la Nation chargé d’affiner les propositions de la conférence et d’une concertation entre le gouvernement et les acteurs des collectivités.
Ces recommandations seront mises en œuvre dans un bref délai, selon le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba. «Dès demain, on devrait assister au début de la mise en œuvre des recommandations », a-t-il dit avant d’exprimer sa satisfaction, au regard de la qualité des échanges et du climat de travail. «Nous sommes allés au fond des problèmes, des questions d’équité, de justice, la gestion des ressources publiques, notamment la réduction des dépenses et l’augmentation de ressources ont été évoquées sans tabou.
80% des travailleurs verront leur traitement évoluer vers les 20% qui avaient des statuts autonomes
Certains craignaient que ce ne soit pas le cas, mais tout a été transparent», a souligné Paul Kaba Thiéba. Le Burkina Faso, a-t-il poursuivi, vient de dégager les voies qui rendront désormais compatibles, les dépenses et les ressources publiques, l’offre et la demande des services publics.
Cette rencontre qui a connu la participation de cinq centrales syndicales, 21 syndicats autonomes et plusieurs autres couches socio-professionnelles, a permis de faire plusieurs propositions. Il s’agit, entre autres, de la réduction de la durée du maintien de la rémunération des membres du gouvernement et présidents d’institutions de 6 à 3 mois, la suppression de certaines institutions de la République telles que le Conseil économique et social (CES), le Médiateur du Faso, le Haut conseil pour la réconciliation et l’unité nationale (HCRUN) et le Haut représentant du président du Faso.
Il faut noter que l’épineuse question du fonds commun a été au cœur des échanges. A ce propos, le rapport final propose un encadrement des fonds communs par une loi, en les indexant sur les amendes et pénalités.
«Pour les montants à servir, les plafonner en les limitant à 25% au maximum de la masse salariale annuelle des bénéficiaires», peut-on lire dans le rapport général. La date d’effet étant fixée au 1er janvier 2019, il est à préciser qu’un décret sera adopté dans l’optique de préciser les modalités de répartition des fonds communs.
Tout comme Paul Kaba Thiéba, Le ministre en charge de l’économie, Hadizatou Rosine Coulibaly/Sori, s’est dit satisfaite de la qualité des propositions qui ont été faites. «Malgré les discussions, nous sommes arrivés à un consensus. A partir du moment où le fonds commun lui-même était assis sur les pénalités, c’était durable.
C’est parce que le mode de calcul a évolué que cela n’est plus soutenable. La question était qu’il fallait revenir aux fondamentaux». Pour elle, la réunion n’a pas parlé de suppression du fonds commun, mais de s’assurer que tous les avantages extra-salariaux étaient indexés sur des éléments qui pouvaient les rendre plus durables.
Sur le chapitre de la rémunération, Olivier Guy Ouédraogo, porte-parole des syndicats ayant pris part à la conférence, rassure qu’aucun travailleur ne perdra. A l’en croire, 80% des travailleurs verront leur traitement évoluer vers les 20% qui avaient des statuts autonomes et autres et qui avaient des salaires nettement plus élevés. Les fonctionnaires acceptent de payer l’impôt sur leurs revenus.