La polémique a été intense de 2016 à 2018 sur la nécessité ou non de majorer,supprimer ou maintenir les fonds communs servis à des agents publics des finances du Burkina Faso.Ces questions ont constitué des facteurs déclencheurs de plusieurs mouvements de grèves et sit-in, qui ont suscité un ras-le bol de nombreux citoyens ,à cause de leur caractère intempestif, perturbant les activités économiques du pays.
La Conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics tenue à Ouagadougou du 12 au 14 Juin 2018,a esquissé une solution palliative des griefs liés aux fonds communs.En effet,la conférence,dans le souci de la rationalisation des avantages servis aux agents publics de l’Etat ,a proposé qu’une loi encadre désormais ces fonds. Les fonds communs devront être indexés aux amendes et pénalités. Pour les montants à servir, proposition est faite de les plafonner en les limitant à 25% au maximum de la masse salariale annuelle des bénéficiaires. La date d’effet est fixée au 1er janvier 2019 .
Un décret précisant les modalités de répartition des fonds communs ,devra être pris en conseil des ministres.Les participants à la conférence ,ont souhaité qu’une trêve soit négociée avec les syndicats de la Fonction publique ,pour la mise en œuvre diligente des mesures nouvelles du mécanisme de rémunération des agents publics.Les travailleurs du public ,devraient comprendre que les lois ne sont jamais statiques et qu’elles peuvent changer dans l’espace et le temps ,en fonction de certaines réalités socio économiques qui l’exigent ,dans l’intérêt général des citoyens du pays.
Il faut savoir parfois faire contre mauvaise fortune,bon gré.Personne n’a été contrainte à devenir agent public de l’Etat.Quand on s’y engage avec empressement,on devrait en respecter les dispositions réglementaires ,selon l’esprit et la lettre.Quant aux citoyens aux réactions épidermiques et populistes parfois ,qui précèdent un raisonnement logique,il sied qu’ils comprennent, que leur revendication de suppression pure et simple des fonds communs ,n’est pas une solution de sagesse et de recherche de la concorde nationale.Il est venu le temps,où le collectif est à privilégier souvent au moi ,dont l’attachement exagéré ,débouche sur un égocentrisme nocif pour l’harmonie sociale.Il est donc temps ,d’appliquer le Tercérisme de Laurent Bado ,qui allie individualité et collectivité, dans la production du travail.
En ce sens, qu’il faut savoir cultiver et le champs individuel et le champs collectif.Le terme « la Fonction publique n’est pas le champs du papa », ne devrait plus être de mise.La Fonction publique doit être vue comme un champs collectif.De même,le concept de démocratie consensuelle qu’Hermann Yaméogo a eu du mal à implémenter au Burkina,s’applique de nos jours naturellement,car,l’on se rend à l’évidence au Burkina et à travers le monde,qu’après toutes les bagarres et inimitiés dans la gouvernance politique et administrative,le dernier recours demeure le compromis sur un consensus minimal pour la décrispation.
Le Président français Emmanuel MACRON a compris cela et s’efforce de s’élever au dessus des clivages politiciens archaïques de gauche et de droite, pour rassembler les Français pour des causes communes de développement.Grand temps,il est, pour que les syndicalistes et politiciens burkinabè, surtout les plus intransigeants ,comprennent cette évolution des réalités sociétales.