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Burkina: Blaise Compaoré n’a pas renoncé au pouvoir et compte y revenir, selon Etienne Traoré

Publié le dimanche 17 juin 2018  |  AIB
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Politique : conférence de presse-anniversaire de Burkina Yirwa
Jeudi 21 juillet 2016. Ouagadougou. Le parti Burkina Yirwa a animé une conférence de presse pour marquer son premier anniversaire intervenu le 7 juillet dernier, date de sa reconnaissance officielle. Photo : Etienne Traoré, président de Burkina Yirwa
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Ouagadougou, le président du parti politique Burkina Yirwa Etienne Traoré dans une interview parue jeudi dans le quotidien privé L’Observateur Paalga, a déclaré que « Blaise Compaoré n’a pas renoncé au pouvoir (…) et si l’on n’y prend garde, il va revenir».

« Jusqu’à présent, Blaise Compaoré n’a pas renoncé au pouvoir. Je le connais et je vous le dis. Si l’on n’y prend garde, il va revenir », clame Etienne Traoré dans les colonnes de l’Observateur Paalga du week end.

Dans cette interview de plus de deux pages du quotidien privé, le premier Inspecteur d’Etat (1987-1989) dès l’avènement de Blaise Compaoré au pouvoir, charge son ancien patron.

« Il n’a jamais cessé de comploter et ne mourra que dans le complot. Il ne s’avouera jamais vaincu. Je le connais pour ça (…) Il n’oubliera jamais et sa sœur dit qu’ils font un travail en Côte d’Ivoire», affirme-t-il.

C’est pourquoi, Etienne Traoré dit être hostile au vote des burkinabè de l’étranger.

« Je ne suis pas pour (le vote des Burkinabè en Côte d’Ivoire). Blaise maitrise la situation là-bas. Il a l’argent, il est parti avec des valises d’argent. Il peut acheter les Burkinabè de Côte d’Ivoire», affirme-t-il.

Ancien collaborateur du président Compaoré au lendemain de l’assassinat du président Thomas Sankara, Etienne Traoré, affirme avoir pris ses distances vis-à-vis de lui, pour plusieurs raisons.

D’abord, il affirme qu’en tant que Inspecteur d’Etat, il s’était opposé à l’organisation d’une foire du ministère des Finances qui, de son avis, ne devrait servir qu’à remplir la poche de certaines personnes.

« J’ai dit au président Compaoré que ce n’était pas normal. Il n’était pas content de ma remarque, le ministre Fréderic Korsaga (le ministre des Finances de l’époque) étant un de ses amis», a-t-il déclaré.

Selon Etienne Traoré, ses relations avec l’ancien président Blaise Compaoré se sont «envenimés» notamment sur la chefferie coutumière.

« Je ne voulais pas qu’on les associe à la gestion du pouvoir. Mais Blaise croyait qu’il fallait absolument se lier aux chefs coutumiers. Quand j’allais en mission à l’extérieur, c’est comme si les autorités profitaient de mon absence pour élargir le pouvoir des chefs traditionnels. C’est la même pratique qui a cours aujourd’hui», a-t-il révélé.

De son avis, «il est impossible de faire de la révolution avec ces derniers (chefs coutumiers) car ils sont habitués à (…) bouffer avec ceux qui ont le pouvoir. Je suis peut être d’accord qu’on les nourrisse, mais qu’ils enlèvent leur bouche de la politique, sinon ça va mal se terminer. Et je le redis ici : il ne serait pas bon que l’on constitutionnalise leur rôle».

Etienne Traoré, selon l’Observateur Paalga, avait promis en 2007 lors d’une interview, de faire un grand déballage sur le dénouement sanglant entre Blaise Compaoré et Thomas Sankara (l’assassinat du second qui a profité au premier) quand il sera dans de meilleures conditions de sécurité.

Près de 4 ans après la chute du président Compaoré, Etienne Traoré estime que le moment n’est pas encore propice pour ce grand déballage.

«On en reparlera un jour. Blaise pense qu’il n’est pas fini, qu’il va revenir gouverner ce pays, et il se prépare. Tous les coups contre le Burkina sont permis à son niveau, à commencer par le terrorisme où il a sa main. Il fera tout jusqu’à la mort pour revenir au pouvoir», précise-t-il.

En attendant le jour de son grand déballage, Etienne Traoré révèle néanmoins, qu’au coup d’Etat de 1987 marqué par l’assassinat du président Sankara, il a été «mis devant le fait accompli».

« La nuit du putsch, je n’étais pas à la maison. J’ai passé la nuit en ville. Ceux qui en sont les auteurs ont voulu que je rédige leur déclaration. Ce n’est que le lendemain que j’ai appris l’horrible nouvelle quand on est venu me chercher pour rencontrer Blaise Compaoré au Conseil de l’Entente (Bastion du pouvoir à l’époque)», a-t-il déclaré.

De sa rencontre avec l’ancien président, Etienne Traoré affirme que ce dernier «n’était pas triste du tout, contrairement à ce qu’il disait ou laissait penser». Mieux, «Il rassurait les uns et les autres que la révolution allait se poursuivre», précise-t-il.

Agence d’Information du Burkina

wis/ak
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