A l’instar de leurs compatriotes, les Maliens vivant au Burkina Faso se sont rendus aux urnes le 11 août 2013, pour choisir leur président. A l’ambassade du Mali, à Ouagadougou, où est logé le bureau de vote n°1, c’est dans le calme que les électeurs ont voté
Qui de Ibrahim Boubacar Keïta ou de Soumaïla Cissé pour diriger le Mali pendant les 5 prochaines années ? C’est à cette question que les Maliens du Burkina Faso ont également été appelés à répondre le 11 août 2013 dans les 25 bureaux de vote répartis sur le territoire burkinabè. Au bureau de vote N°1, logé dans l’ambassade du Mali à Ouagadougou, une dizaine d’électeurs, aux environs de 11 heures, attendaient dans le calme leur tour pour accomplir leur devoir citoyen. Selon la déléguée dudit bureau, Aïssétou Compaoré, la sérénité du second tour tient au fait que les électeurs ont été informés à l’avance sur l’emplacement de leur bureau de vote « Cette fois-ci, dit-elle, les électeurs ont connu leur bureau à l’avance ». Les technologies de l’information et de la communication ont été mises à contribution pour informer les électeurs sur leur bureau de vote, a-t-elle expliqué. A l’entendre, c’est par le biais de l’internet que de nombreux électeurs ont reçu des informations relatives à leur bureau de vote. Elle a indiqué que, comparativement au premier tour, certains électeurs ont retrouvé leur carte. Cependant, elle a reconnu que de nombreuses cartes d’électeurs sont toujours en souffrance au sein de l’ambassade. « D’autres par contre, ne s’y intéressent même pas », a déploré Mme Compaoré. A ce bureau de vote où sont inscrites 441 personnes, l’on a également pu constater la présence des délégués des candidats. Pour Bocar Sanoussi, délégué du Rassemblement pour le Mali(RPM) du parti de Ibrahim Boubacar Keita, les élections se déroulent « sans problème ».
« Les gens cherchent à voter tranquillement », a-t-il ajouté. Selon lui, « voter est un devoir de citoyenneté ». Avant de regagner sa place dans le bureau de vote, il a souhaité que son parti fasse la différence au second tour. « On veut avoir un pourcentage plus élevé », a-t-il affirmé. Un sentiment de sérénité affiché aussi par la représentante de l’Union pour la république et la démocratie (URD) du candidat Soumaïla Cissé, Madina Younga. Selon elle, « tout se passe bien ». « C’est plus calme par rapport au premier tour », a-t-elle dit. « Au premier tour, a poursuivi Mme Younga, beaucoup de gens ne savaient pas où voter. On a cherché les gens sur internet et les diriger vers les bureaux de vote. Depuis le matin, tout le monde a sa carte et vote tranquillement ». Si tout se passe bien, c’est parce que tout a été mis en œuvre afin d’éviter les désagréments enregistrés au cours du premier tour de l’élection le 28 juillet dernier, a justifié la délégué de la Commission électorale nationale indépendante, Aissétou Compaoré. En effet, les défaillances du premier tour, a-t-elle expliqué, étaient liées à la réduction du nombre de bureaux qui sont passés de 51 à 25. Cette « bonne » organisation est relativisée par Adama Traoré, un électeur rencontré au sortir du bureau de vote. Tout en se réjouissant d’avoir voté, il a déploré qu’il n’y ait plus d’encre. « s’il n’y a plus d’encre à cette heure (NDLR :11h 20), je ne sais pas ce qui va se passer ». C’est pourquoi, il a dit craindre qu’il y ait beaucoup de bulletins nuls au décompte des voix. Toutefois, il a reconnu de l’amélioration dans l’organisation du second tour. Il a donc souhaité que le vaincu accepte les résultats, ou à défaut, les contester par la voie légale. Pour résoudre le problème d’encre décrié par Adama Traoré, la représentante de la CENI, Aissétou Compaoré a assuré que le consul ayant oublié les boites d’encre dans son bureau avant d’aller sur le terrain, est en route afin de les mettre à la disposition des agents électoraux. Au Burkina Faso, à l’issue du premier tour, Soumaïla Cissé avait récolté 1610 voix contre 799 à son rival, Ibrahim Boubacar Keita. Mais pour ce qui est des résultats globaux, c’est le candidat du RPM qui était arrivé en tête avec 39, 79% des suffrages tandis que son challenger de l’URD avait obtenu 19,70%. Les résultats provisoires des élections maliennes au Burkina, selon la représentante de la CENI sont attendus ce lundi 12 août.