En vue de garantir une gestion équitable et soutenable des rémunérations des agents de la fonction publique de l’Etat, le gouvernement burkinabè a convié toutes les parties prenantes à une conférence sur la rationalisation du système de rémunération. L’ouverture de cette rencontre de 72 heures a eu lieu le mardi 12 juin 2018 à Ouagadougou sous la présidence du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba.
Agents de la Fonction publique, organisations syndicales (5 centrales syndicales sans la CGT-B et 21 syndicats autonomes) et des composantes de la société civile (autorités coutumières, religieuses, militaires…). C’est ce beau monde qui est réuni depuis mardi dans la salle de conférences de Ouaga 2000. Leur mission ? Refonder le contrat social avec les agents publics de l’Etat et assurer la pérennité de notre modèle social » en s’appuyant sur les trois principes majeurs que sont « l’équité et la justice, la soutenabilité des finances publiques et la solidarité ». Ils devraient, en d’autres termes, de façon collégiale, s’accorder sur « une répartition équitable des richesses ». A ceux qui se sont démarqué de cette conférence telle que la conférence de délégués de la Confédération général du travail du Burkina (CGT-B), Guy Olivier Ouédraogo leur a dédier cette pensée d’Albert Einstein : « Le monde dans lequel nous vivons est le fruit de notre réflexion. Si nous voulons le changer, il faut que nous changions notre manière de réfléchir ».
Ayant troqué son costume de ministre contre « la toge de l’universitaire et retrouver la liberté de ton » le temps d’un discours, le Pr Séni Ouédraogo de la Fonction publique, du travail et de la protection sociale a donné un véritable cours sur des notions de droit, de l’Etat de droit, de la grève, etc. dans le temps et dans les Etats.
Pour sa part, le chef du gouvernement, Paul Kaba Thiéba a félicité les délégués présents pour l’effort de participation. « Cela laisse augurer que les résultats seront enrichissants et on pourra retenir des propositions intéressantes et fécondes pour la refondation de notre fonction publique et la refondation de notre contrat social».
Il a par ailleurs assuré aux absents de la disponibilité de « leur place » et cela en « dépit des divergences d’opinion ». Parce que notre fonction publique est le reflet de notre histoire, « il faut à tout prix le préserver, le moderniser et le transmettre aux générations futures » a soutenu le Premier ministre.
Propos de participants
Luc Maruis Ibriga de l’Autorité supérieur du contrôle d’Etat : « La Fonction publique n’est pas une chose des fonctionnaires»
Les gens ont déjà réfléchi, ils ont jeté les bases. La discussion ne s’arrête pas en trois jours. Ces discussions sont une étape dans le processus. Le débat n’est pas fermé. Mais on ne peut pas faire de la question de la Fonction publique, la chose des fonctionnaires, les autres corps de la société ont le droit d’avoir une idée de ce qui se passe parce qu’elle est un outil au service de la société, ce n’est pas un outil au service des fonctionnaires.
Guy Olivier Ouédraogo : « On verra s’il y a refonte ou pas»
Nous avons travaillé sur le document préliminaire et on a fait nos propositions. Le débat sera ouvert et on verra si y a refonte ou pas. Ce qui est sûr, nous sommes là pour défendre nos intérêts. Et aussi l’équité comme il a été dit.
Pierre Zangré, SG du Syndicat national des encadreurs pédagogiques du premier degré :
« Nous sommes victimes d’une grande iniquité dans le traitement salarial »
Nous avons décidé d’être là pour discuter avec le gouvernement et faire nos propositions sur la situation que vivent les enseignants parce que nous sommes victimes de grande iniquité dans le traitement salarial. C’est le lieu pour nous de crier cette injustice. Nous constatons que la création de richesse n’est pas soutenu au Burkina et pire il y a une dilapidation des Fonds de l’Etat.