Le secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, président du comité technique du conseil national de sécurité alimentaire, Moussa Kaboré, a officiellement donné le top de départ du plan de riposte à la crise alimentaire. C’était le 9 août 2013, à la société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire.
Ce sont 8 000 tonnes de maïs, de sorgho et de mil que le gouvernement, à travers le conseil national de sécurité alimentaire, met à la disposition des populations. Ces céréales qui seront vendus à prix social, soit à 6 000 FCFA le sac de 50 Kg, s’inscrit dans le cadre du plan de riposte à la crise alimentaire initié l’année dernière par le gouvernement. Selon Moussa Kaboré, secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, cette aide est octroyée aux populations nécessiteuses dans les zones déficitaires. Sont concernées, cette année par cette opération, 19 provinces des 5 régions que sont les régions du Centre, Centre-est, du Centre-nord, du nord et, dans une moindre mesure, le Centre-ouest. Cette opération de vente de céréales a prix sociale a été initiée, selon Moussa Kaboré, pour venir en aide aux personnes en situation de difficultés d’accès aux aliments sur le marché ou dans leurs greniers afin qu’elles puissent se nourrir et avoir les forces nécessaires pour travailler dans les champs. Et selon lui, pour que le ciblage corresponde effectivement à ceux qui en ont le plus besoin, des dispositions ont été prises. En effet, a-t-il expliqué, « des dispositions ont été prises pour veiller à ce que les vivres atteignent les populations cibles. Ce dispositif implique la quasi-totalité des structures qui interviennent dans la protection sociale et dans la sécurité, de sorte qu’il n’y ait pas de fuite. Nous avons des mécanismes de surveillance de nos magasins au niveau déconcentré qui nous garantit la traçabilité des chargements pour contrôler la quantité de vivres qui est déployée dans les différentes communes ». Au niveau des communes également, a indiqué Moussa Kaboré, des dispositions ont été prises, associant tous les acteurs, depuis la base, pour nous assurer que ceux qui reçoivent les vivres sont effectivement des personnes qui sont dans le besoin. De même, la quantité de vivres vendus est limitée par ménage pour éviter que certaines personnes ne s’en procurent en grande quantité pour ensuite les revendre. Mais sur quels critères donc sont déterminés les zones dites de déséquilibre ? A cette question, le secrétaire général répond que tout au long de la campagne agricole, il y a un suivi qui est mené par les différentes structures en lien avec son ministère. « Les critères qui ont permis de déterminer les zones déficitaires sont, entre autres, ceux macro ou globaux qui prennent en compte la disponibilité des céréales par rapport à la campagne agricole et le niveau de la production à l’issue de la campagne agricole. Ensuite, il y a les critères d’accessibilité, c’est-à-dire que nous avons pris en compte le niveau de revenu des populations dans les différentes communes concernées. De même que les opportunités de revenus possibles des populations. Là il s’agit de voir si elles mènent des activités génératrices de revenus. Les situations de malnutrition, dans certaines zones, sont également prises en compte », a-t-il ajouté. Cette opération n’est lancée que maintenant, selon Moussa Kaboré, parce qu’à l’issue de la campagne agricole 2012-2013, notre pays a connu un excédent du bilan céréalier, ce qui nous maintenait dans une situation de quiétude, en termes d’accès aux produits. Mais présentement, comme il l’a expliqué, nous entrons dans la période de soudure où les producteurs sont en difficultés, en termes d’accès aux aliments. Donc selon lui, c’est la meilleure période pour accompagner les producteurs afin qu’ils recouvrent des forces nécessaires pour les travaux champêtres en vue d’une meilleure production durant les saisons à venir et d’éviter ainsi les situations de déficit. Cette quantité de céréales déployée à travers le Burkina devra certainement couvrir 800 000 personnes. Le directeur général de la Société nationale de gestion du stock de sécurité alimentaire (SONAGESS), Song-Naba Windmanégueda, a, quant à lui, rassuré de la disponibilité des vivres. « Le stock national de sécurité est disponible. Il a été reconstitué à plus de 50%, soit entre 15 000 à 20 000 tonnes. Ce que nous sommes en train de déployer sur le terrain provient du stock d’intervention. Egalement le stock de régulation en riz locale et riz japonais est disponible ». Pour l’opération de riposte, il faut noter que les céréales ne quittent pas uniquement la zone de Ouagadougou, mais des zones excédentaires vers celles déficitaires .
Par P. Adeline Clémence ZINABA