La coordination des syndicats de la fonction publique ont annoncé leur décision d’observer un sit-in, le 12 juin 2018, jour d’ouverture de la conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics de l’Etat. Les porte-parole de la coordination l’ont déclaré, le vendredi 8 juin 2018, à l’occasion d’une conférence de presse.
Le mouvement syndical regroupé au sein de la Coordination des syndicats de la fonction publique (CSFP) monte d’un cran dans son rejet de la conférence nationale sur le système de rémunération des agents publics qui se tiendra du 12 au 14 juin 2018. En plus de ne pas participer à la rencontre, la CSFP entend observer un sit-in d’avertissement, le mardi 12 juin de 8h à 11h, sur toute l’étendue du territoire national. Les porte-parole de la coordination ont annoncé ce mot d’ordre au cours d’une conférence de presse, le vendredi 8 juin 2018 à la Bourse du travail de Ouagadougou. Les militants des syndicats membres de cette coordination sont invités à porter un brassard ou un bandeau de couleur blanche pour symboliser leur « exigence de la transparence dans la gestion des biens publics». A l’occasion, les syndicalistes sont revenus sur les griefs qu’ils ont à l’encontre de ces concertations initiées par le gouvernement en vue de juguler la masse salariale jugée de plus en plus insoutenable. C’est toujours le format de la rencontre qui pose problème. La coordination est contre l’implication d’autres organisations (coutumières, religieuses, ou de la société civile) à une problématique qui ne concerne que les travailleurs (employés) et l’Etat, représenté par le gouvernement (employeur). A contrario, si toutes les composantes de la société doivent être associées, le mouvement syndical s’est dit d’avis qu’il faille étendre le sujet des discussions à la gestion même des richesses nationales. «Pourquoi, le gouvernement ne veut pas discuter de la gestion des ressources nationales ? », s’est interrogé le porte-parole de la coordination, Souleymane Badiel, pour qui, les autorités veulent cacher « la gabegie » dont ils font preuve dans la gestion des ressources publiques. Les raisons invoquées par le gouvernement pour maintenir le format initial avec la participation de toutes les composantes de la société ne les convainquent toujours pas, d’où ont-ils décidé de rester en marge. Les conférenciers ont, par ailleurs, confié leur conviction que l’ultime objectif de ces rencontres est la réduction des salaires, se basant sur des propos du ministre en charge de la fonction publique, Seyni Ouédraogo à une précédente conférence de presse où il déniait le droit pour un agent public de se prévaloir de droits acquis. Les journalistes ont interpellé la coordination sur l’utilité de pratiquer la politique de la chaise vide et sur leur réelle volonté de voir corrigées les injustices salariales au sein de la fonction publique. Souleymane Badiel a laissé entendre que la coordination, bien que ne participant pas aux concertations, a fait des propositions au gouvernement. Pour lui, les bases des concertations sont faussées dès le départ, voilà pourquoi elles ne pourront parvenir à aucune réparation des injustices entre fonctionnaires. « Nous n’irons pas à cette foire et nous allons nous battre pour faire échec aux décisions anti-travailleurs qui seront prises », a conclu Siriki Dramé, l’un des animateurs de la conférence de presse.