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Procès des étudiants : «Les 50 prévenus seront défendus par une dizaine d’avocats ce mardi»
Publié le samedi 10 aout 2013   |  FasoZine


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© Autre presse par DR
Palais de justice de Ouagadougou


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Une cinquantaine de personnes interpellées le jeudi dernier lors des troubles ayant suivi l’annonce de la fermeture des cités universitaires, seront devant le juge mardi prochain. Ils seront défendus par une dizaine d’avocats. Me Batibié Bénao, l’un des membres de ce collectif d’avocats, se prononce pour Fasozine sur les faits qui leur sont reprochés, sur le contexte sociopolitique et la passion qui entourent l’affaire.


Fasozine: Avez-vous pu rencontrer vos clients?

Me Benao: Je vous remercie d’abord de vous intéresser au sort de ces jeunes gens qui sont détenus à la MACO depuis au moins le 02 Aout 2013, dans des conditions et circonstances très critiquables. Plus d’une dizaine d’avocats s’est constituée à leurs côtés, répondant pour la plupart, à un appel du Syndicat des Avocats (lui-même saisi par l’Union Générale des Etudiants Burkinabé et le Mouvement Burkinabé des Droits de l’Homme) pour apporter leur aide à ces détenus qui sont, pour nous, trop faibles, au regard de leur adversaire et des accusations qui pèsent sur eux.

Pour répondre à votre question, je dirai que la rencontre d’un client détenu est l’aboutissement d’un long processus. Il nous fallait d’abord avoir le dossier, lequel n’a été mis à notre disposition que ce vendredi 09 Aout 2013. Jusqu’au Mardi 06 Aout 2013, le Parquet n’avait pas encore fini les auditions à parquet. Après avoir reçu donc le dossier, nous sommes entrain de l’examiner de fond en comble et nous prendrons tout le week end pour cela, dans la mesure où il y a jusqu’à Cinquante prévenus. Nous allons, après cela, rencontrer les intéressés le Lundi Matin afin de les écouter et leur poser, le cas échéant, des questions d’éclaircissement en rapport avec ce que nous avons lu ou vu au dossier.

Les faits qui leur sont reprochés sont suffisamment graves pour présager d’un procès difficile...

Oui, on peut le dire ainsi. Les faits invoqués par les autorités de poursuites sont effectivement très graves. Mais, comme j’aime à le dire toujours à nos vaillants juges, on ne rend pas la justice avec les frissons de la chaire! Dans un procès, il n’y a rien de définitivement établi, surtout, pour nous autres avocats! Tout doit être bâti sur des preuves sérieuses, en tout cas, en matière pénale. Or, à ce niveau, il faut plus que les "évidences populaires" et les déclarations entendues ca et là dans les conférences de presse des policiers et des gendarmes. Au prétoire, c’est tout autre chose. Dans tous les cas, procès difficile ou pas, nous allons à la barre, comme toujours, sans préjugés, sans suppositions, ni vis-à-vis des prévenus, ni vis-à-vis du parquet, encore moins du Tribunal.

L’audience ne risque-t-elle pas de dégénérer compte tenu du contexte sociopolitique et de la passion qui entoure cette affaire?

Je ne vois pas très bien pourquoi l’audience devrait dégénérer! Je reste persuadé que les professionnels de la justice se laisseront guider par le droit et l’esprit de justice. Cela suppose que tous vont au procès avec un seul agenda: celui de rendre la justice. Nous, nous y allons avec la plus grande sérénité. En ce qui nous concerne, nous ferons tout pour que nos clients jouissent d’une justice dépourvue de passion.

Toutes les conditions sont-elles réunies pour un bon déroulement du procès?

Je n’ai pas de raison de penser autrement. Certes, le chemin pour avoir communication du dossier n’a pas été ordinaire, car nous avions eu le sentiment qu’on voulait nous faire tourner, en nous posant des conditions inhabituelles, mais nous avons pu éviter les polémiques inutiles. Certains pensent que ce dossier est extraordinaire et s’avisent de s’adonner à un zèle ridicule, mais telle est parfois la mentalité de ceux qui sont habitués à obéir plutôt qu’à réfléchir par eux-mêmes. Toutefois, tout semble être rentré dans l’ordre vers midi pour ce qui est de la communication du dossier. Dans tous les cas, le bon déroulement d’un procès dépend de l’esprit qui prévaut chez les parties prenantes, à savoir le juge, le procureur, les avocats et bien sur les prévenus.

Avez-vous eu accès au dossier?
Nous avons pu avoir le dossier. Nous espérons qu’il n’y a aucune autre pièce qui ne nous ait pas été transmise, sinon, au procès, nous demanderions toute pièce intruse soit écartée du dossier.

Quelle sera votre ligne de défense?

Il n’existe pas de ligne de défense définitive pour nous autres! C’est l’instruction du dossier qui va dégager la stratégie de défense à opposer ou imposer à l’adversaire. Le procès, c’est comme les vagues d’une mer! A tout moment, vous pouvez être amené à changer de direction, et l’enjeu, c’est d’être préparé à toutes les hypothèses avec toutes les répliques possibles: le travail de l’Avocat, c’est justement son aptitude à répliquer à tout et avec pertinence.

A quelle date se tiendra le procès?

Nous venons d’être informés de ce que le procès est programmé pour le Mardi 13 Aout 2013 à 8 H 00mn.

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