Au rétablissement des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine, le 24 mai dernier, M. Karim Démé alias le "papa des Chinois" a fait monter le drapeau de la Chine chez lui, juste après la lecture de la déclaration du ministre burkinabè des Affaires étrangères, Alpha Barry, pour marquer son attachement et son amour pour ce pays et son peuple.
Rencontré à son domicile au quartier 1200-logements par une équipe de Xinhua, M. Démé a expliqué que son amour pour la Chine et les Chinois remonte à plusieurs années. Il confie que c'est après plusieurs voyages en Chine dans les années 1990 au moment où il faisait de l'import-export qu'est né cet amour.
"J'ai été émerveillé lors de mes différents séjours par leur (Chinois) discipline, leur ardeur au travail, leur franchise et leur souci de bien faire tout ce qu'on leur confie comme tâche", a dit M. Démé, qui a fait remarquer que c'est à l'issue de ces multiples voyages que fût créé le Forum d'amitié sino-burkinabè.
Cet ingénieur de Bâtiment et travaux publics (BTP) a révélé qu'au moment où il n'y avait pas de relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la Chine, la situation était compliquée pour les commerçants burkinabè devant se rendre en Chine et les Chinois de Chine continentale installés au Burkina Faso.
Pour aider ses compatriotes devant se rendre en Chine à obtenir leur visa, M. Démé qui se présentait comme le principal interlocuteur, a créé un point focal en partenariat avec la Chambre de commerce et la Maison de l'entreprise.
Pour cela, M. Démé a dit avoir contacté l'ambassade de Chine à Abidjan pour plaider en faveur de ses compatriotes pour faciliter l'obtention de visa. "Les dossiers étaient collectés et traités à son niveau à Ouagadougou avant d'être acheminés en Côte d'Ivoire pour le visa".
M. Démé qui ne croyait pas au rétablissement rapide des relations diplomatiques entre les deux pays, a fait remarquer qu'il s'est investi pour les Chinois résidant au Burkina Faso et qui excellent dans le petit commerce.
Les Chinois résidant au Burkina Faso ignorent les réglementations en vigueur et sont confrontés aux problèmes de langues, a expliqué M. Démé.
"Des cas de décès sont survenus et cela a été difficile pour faire rapatrier les corps en Chine", a-t-il dit, soulignant que c'est de concert avec l'ambassade de Chine basée à Abidjan que les solutions étaient toujours trouvées.
Selon M. Démé, c'est au moment des mutineries en 2011 que la gestion de ses frères Chinois était plus que difficile puisqu'il fallait travailler à leur trouver des provisions, de l'argent et même souvent les aider à quitter le pays. "C'est avec mes propres moyens que je le faisait", a affirmé M. Démé qui se réjouit du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
Saluant le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, M. Démé est convaincu que cela va rapporter plus aux paysans burkinabè qui cultivent le sésame et le coton, des produits de rente.
Rappelant que le Burkina Faso exporte, chaque année, près de 170 000 tonnes de sésame et plus de 500 000 tonnes de coton qui transitent par des pays voisins pour être vendus en Chine, M. Démé a dit que ce serait une plus-value pour ces paysans s'ils traitaient directement avec la Chine, qui est un grand acheteur de ces produits de rente.
Le "papa des Chinois" qui a plaidé pour l'installation d'usines de filature au Burkina Faso, trouve que le monde paysan et celui des affaires tireront profit de ce rétablissement des relations diplomatiques.