La Société nationale burkinaè d’électricité (SONABEL) a organisé le vendredi 1er juin 2018, une visite de terrain des travaux d’interconnexion électrique entre le Ghana et le Burkina Faso. Cette sortie a permis de constater le point de connexion de Zagtouli et les installations sur la ligne.
Les travaux d’interconnexion électrique entre le Burkina Faso et le Ghana vont bon train. En ce qui concerne la partie burkinabè, ils sont terminés. C’est le constat qu’ont fait des journalistes et des membres d’Organisations de la société civile (OSC) le vendredi 1er juin 2018 sur le terrain lors d’une sortie sur le chantier initiée par la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL). Au poste de Zagtouli, le point de connexion est désormais opérationnel. Selon le chef de projet, Nazounou Yé, tout est fin prêt pour recevoir le « jus » à partir du Ghana. A l’écouter, la ligne d’interconnexion est aussi fonctionnelle, et ce, jusqu’au Ghana. Ce qui pose problème actuellement, a-t-il expliqué, c’est le point de connexion de Bolgatanga où les travaux ne sont pas encore achevés. D’ores et déjà, les phases d’essai ont commencé, foi du chef de projet. A en croire Nazounou Yé, le retard du côté ghanéen est notamment lié à la délocalisation du premier poste de connexion vers Bolgatanga, compte tenu de son éloignement avec la frontière du pays des Hommes intègres. Ce qui aurait occasionné des travaux supplémentaires qui ont impacté sur le délai. « Actuellement, une équipe de la SONABEL est au Ghana pour faire les essais tandis que des techniciens ghanéens se trouvent à Zagtouli pour la même cause », a-t-il informé. En dépit des obstacles, le chef de projet reste confiant. Il a promis qu’au plus tard fin juin, l’interconnexion sera une réalité même si tous les 100 mégawatts prévus dans le contrat ne seront pas immédiatement disponibles. « A la fin des travaux, nous aurons 30 à 40 MW d’abord », a-t-il confié. Pour lui, les Burkinabè doivent prendre leur mal en patience en attendant que le Ghana achève de renforcer ses infrastructures sur son poste de connexion.
« Lorsque le Ghana aura terminé ses travaux à la mi-septembre ou au plus tard à la fin de l’année, nous pourrons avoir les 100 MW », a souligné M. Yé. De son avis, il n’y a aucun autre moyen de pression sur le fournisseur si ce n’est la négociation. « On n’a pas un contrat bien ficelé avec eux, c’est une relation de coopération basée sur l’amitié», a indiqué l’ingénieur. Ce projet dont le coût est estimé à plus de 34 milliards de F CFA accuse un grand retard car il devrait être exécuté depuis 2015.
Trouver d’autres alternatives
Toutefois, il permettra à terme de maintenir le prix du kwh, faute de le revoir à la baisse, foi de M. Yé. A l’entendre, le prix obtenu avec le Ghana est deux fois meilleur que ce qui est pratiqué au Burkina Faso, compte tenu de la chute du prix du baril du pétrole sur le marché. Au Ghana, a-t-il précisé, l’électricité vendue résulte des centrales thermiques. « Au moment où nous signions le contrat le baril de pétrole était à 100 dollars et aujourd’hui il est descendu à 60 dollars », soutient-il. En tous les cas, a-t-il dit, l’interconnexion va participer à la maîtrise des prix. Même s’il a montré sa satisfaction par rapport à l’état d’avancement des travaux, le secrétaire permanent de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB), Christophe Pagbelguem, a soutenu que les interconnexions avec les pays voisins ne sauraient être des solutions définitives au délestage. Il faut, a-t-il suggéré, multiplier les initiatives pour trouver des alternatives à ce problème qui perdure. En marge de l’interconnexion Ouagadougou-Bolgatanga, 25 localités se trouvant sur la ligne ont été électrifiées. De Zagtouli jusqu’à la frontière du Ghana, 417 pylônes jalonnent cette ligne, longue de 171 km. Selon l’ingénieur chef de projet, un pylône coûte environ 10 millions de F CFA.