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Burkina : des manifestants vent debout contre les moustiques et les cultures OGM

Publié le dimanche 3 juin 2018  |  AIB
Conférence
© aOuaga.com par A. O.
Conférence de presse du Collectif citoyen pour l`agro-ecologie (CCAE) sur la culture du coton BT et les OGM
Mercredi 7 Février 2017. Ouagadougou. Conférence de presse du Collectif citoyen pour l`agro-ecologie (CCAE) sur la culture du coton BT et les OGM
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Ouagadougou - Des centaines de personnes sous la houlette du Collectif citoyen pour l’agro-écologie(CCAE), ont marché samedi pour dire non aux cultures OGM et au projet de lâchage de moustiques génétiquement modifiés pour lutter contre le paludisme, a constaté un journaliste de l’AIB.

«Moustiques OGM : dégage!; Coton Bt : dégage !; Benga modifié : dégage !; Moustique criminel : le peuple aura ta peau !; Les chercheurs véreux : abat ! », scandaient les manifestants qui ont fait un aller-retour entre la place de la Révolution et le Rond-point des Nations-Unies, en plein cœur de Ouagadougou.

Sur les pancartes, on pouvait lire : «Mosanto, Target Malaria et Bill Gates : Respectez l’Afrique souveraine.», «Nul n’a le droit d’utiliser les aliments comme armes contre les peuples. » ; «Stop à toutes ces manipulations génétiques criminelles», «Le Burkina Faso n’est pas un pays de cobayes».

«Nous connaissons nos moustiques. Nous savons comment lutter contre nos moustiques avec les produits européens et avec aussi nos produits locaux. Mais ces moustiques génétiquement modifiés, on ne sait pas quelles maladies, ils vont engendrées. Est-ce le palu ? Est-ce Ebola ? On peut se poser des questions parce qu’on ne sait pas ce que ça peut donner comme situation. Vraiment on a des doutes. Je crois vraiment qu’on doit lutter pour arrêter ça parce que je suis consciente que ça va créer des maladies endémiques», a confié à l’AIB, Sophie Sedogo/Hena, au milieu d’une foule compacte.

En rappel, l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS), à travers le Projet sous-régional Target Malaria, prévoit de lâcher dans les mois à venir, dans l’Ouest du Burkina Faso, des moustiques génétiquement modifiés, censés stériliser l’anophèle femelle, vecteur principal du paludisme.

Mais pour le Collectif citoyen pour l’agro-écologie(CCAE), organisateur de la marche, cette ‘’trouvaille’’ est un «saut dans l’inconnu», dans la mesure où il y a des risques que les moustiques génétiquement modifiés se transforment en des vecteurs d’autres maladies plus redoutables tels que le Sida, l’hépatite ou ébola.

«Est-ce qu’il y a pas d’autres solutions endogènes par rapport à la lutte contre le paludisme plutôt que de sauter dans le vide. (…) Nous ne sommes pas contre la science. Mais il faut adopter des principes de précautions», a indiqué la coordonnatrice du CCAE, Blandine Sankara.

La sœur cadette du défunt président Thomas Sankara, a invité le gouvernement burkinabè à surseoir au projet de lâchage des moustiques génétiquement modifiés, le temps de répondre aux questions d’impacts environnemental, sanitaire, éthique et de souveraineté du patrimoine génétique africain.

Blandine Sankara a également jugé «anormal», le fait que la majorité des Burkinabè ne soit pas au courant de ce projet de lâchage de moustiques.

Notons aussi que la CCAE est opposé depuis 2015 au Coton Bt, au Niébé (Benga) Bt, développés par l’Institut de l’Environnement et de Recherches agricoles.

Pour la marche du samedi 2 juin 2018, l’organisation a reçu des soutiens de militants venant de pays voisins et européens, ainsi que le soutien d’artistes burkinabè au nombre desquels, Frère Malkom, Ismo Vitalo, Oscibi Jhoann, Roger Wango, Patrick Kabré et Jacob Salem.


ata/ak
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