Dans communiqué rendu public ce 1er juin 2018 et intitulé : «Burkina Faso. L'abolition de la peine de mort, une victoire de haute lutte », Amnesty International salue positivement la suppression de la peine de mort dans le nouveau code pénal burkinabè adopté le jeudi 31 mai par l’Assemblée nationale.
« En réaction à l'annonce selon laquelle le Parlement du Burkina Faso a adopté un nouveau Code pénal qui abolit la peine de mort en droit, Yves Traoré, directeur d'Amnesty International Burkina Faso, a déclaré :
« En adoptant ce nouveau Code pénal, le Burkina Faso élimine la peine de mort de la liste des sentences possibles. Si le pays était abolitionniste dans la pratique depuis de nombreuses années, cette décision parlementaire n'en est pas moins bienvenue. Lorsque ce code entrera en vigueur, le Burkina Faso rejoindra le groupe de nations qui ont relégué ce châtiment cruel aux oubliettes de l'histoire.
« Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception, quelles que soient la nature du crime commis. Aucun élément de preuve crédible n'atteste que la peine de mort a un effet dissuasif sur la criminalité. Amnesty International invite tous les États du globe à suivre l'exemple du Burkina Faso et à abolir ce châtiment sans plus attendre. »
Complément d’information
La dernière exécution recensée au Burkina Faso remonte à 1988. Au cours des 20 dernières années, le Bénin, la Côte d'Ivoire, la Guinée, le Sénégal et le Togo en Afrique de l’Ouest, ainsi que la République du Congo, le Burundi, le Gabon, le Rwanda et Madagascar ont aboli la peine de mort pour tous les crimes.
Cette sanction viole le droit à la vie tel qu’il est proclamé par la Déclaration universelle des droits de l’homme et constitue le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. Il n’existe aucune preuve crédible que la peine de mort a un effet plus dissuasif sur la criminalité que les peines d'emprisonnement. De nombreuses études réalisées par les Nations unies, dans divers pays et régions du monde, confirment ce constat. »