Les dépôts des dossiers pour les concours directs 2018 de la Fonction publique burkinabè ont débuté le 28 mai.Chaque année,environ un million de candidatures sont réceptionnées pour divers concours avec des postes disponibles inférieurs à 15.000.
Le spectacle rituel des longues files est perceptible dans les différents lieux de dépôts des dossiers ,le stade municipal de Ouagadougou entre autres , pour la session 2018.Cette affluence fébrile ,contraste d’avec les mouvements d’humeur de fonctionnaires ,qui multiplient des grèves intempestives et sit-in,refusant ainsi de travailler.Quel paradoxe !
On mène une course effrénée aux postes des concours de la Fonction publique ,pour espérer sortir du chômage. Une fois le statut de fonctionnaire acquis,ça ne veut plus travailler et ça préfère chômer à travers des grèves.On est où la ? L’effectif des fonctionnaires était estimé à 173.000 en 2017 sur une population d’au moins 18 millions de Burkinabè.
La paralysie des services publics du fait d’une avalanche de grèves, constitue un comportement indécent de fonctionnaires ,qui privilégient leurs revendications maximalistes égocentriques à l’intérêt général du pays.Si les gens se bousculent au portillon de l’administration publique,c’est parce que les emplois y soient mieux garantis et régulièrement rétribués par rapport au secteur privé ,où de nombreuses carrières sont aléatoires et mal payées.
Les fonctionnaires doivent comprendre que leur situation salariale est meilleure en général à celle du privé.Il faut éviter de revendiquer le beurre et l’argent du beurre.C’est la politique aventuriste et clientéliste qui a longtemps perverti la Fonction publique burkinabè, où l’on a crée par le passé ,deux catégories de fonctionnaires(les contractuels et les permanents).Chose qui suscitait une injustice car,les contractuels étaient mieux payés que les permanents.En plus ,les contractuels devenaient indûment des permanents.
Des politiques ont ainsi voulu privilégier leurs militants et sympathisants dans l’administration publique, qui étaient promus à des postes juteux.Le régime de la transition qui a voulu corriger cette injustice politicienne,a été complaisant et maladroit en élevant les salaires des fonctionnaires permanents à la hauteur de ceux des contractuels.
Or,il aurait été judicieux de faire le contraire ,en abaissant le salaire des contractuels au niveau de ceux des permanents.Cela aurait évité l’inflation des charges salariales actuelles ,où la masse salariale oscille autour de 40% des recettes fiscales,en violation de la norme communautaire de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine(UEMOA) qui est fixée à 35% au maximum.
Il appartient aux organisations syndicales et au gouvernement, de mener un dialogue franc pour des solutions réalistes à court,moyen et long termes.L’esprit de bras de fer n’est pas responsable de part et d’autre.Le compromis est nécessaire et patriotique.
Que le gouvernement ne prenne pas des engagements qu’il n’est pas capable de tenir dans des délais précis.Que les syndicats diluent aussi leur vin,liqueur,café noir ,qui ne permettent pas d’être très lucide et qui poussent à se comporter comme d’éternels élèves et étudiants ,qui se délectent dans des actions épidermiques et médiatiques inutiles , nocives pour le développement national ,qui devrait être la préoccupation de tous.