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LUDOVIC THIOMBIANO, DEPUTE UPC « Il est temps que le MPP cherche un candidat autre que Roch parce qu’il a échoué »

Publié le mercredi 30 mai 2018  |  Le Pays
LUDOVIC
© Autre presse par DR
LUDOVIC THIOMBIANO, DEPUTE UPC « Il est temps que le MPP cherche un candidat autre que Roch parce qu’il a échoué »
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Votre rubrique « Mardi Politique » de ce jour reçoit l’honorable député Dramane Ludovic Thiombiano de l’Union pour le progrès et le changement (UPC). Avec lui, nous abordons plusieurs sujets : le développement de la région de l’Est, la gouvernance du MPP, l’actualité au sein de l’UPC, les élections de 2020. Le député répond, sans détour, à nos questions. Lisez plutôt.

« Le Pays » : Pourquoi êtes-vous entré en politique au lieu de rester dans le domaine du développement ?



Dramane Ludovic Thiombiano : Pendant longtemps, j’ai été hésitant mais l’appel devenait de plus en plus fort, du côté des populations pour qui nous travaillons. Elles ont souhaité qu’au-delà de tout ce que nous faisons, nous puissions être un jour leur porte-voix auprès des instances supérieures pour mieux continuer à défendre leurs intérêts. Pour être député, nous n’allons pas dire que nous n’avons pas fait beaucoup d’efforts, mais étant donné que c’était une demande au niveau local, les gens n’ont pas hésité à voter massivement pour nous.



Vous venez de dire que c’est la population qui vous a incité à devenir candidat. Est-ce à dire que vous n’êtes pas venu en politique pour vos propres intérêts ?



Nous ne sommes pas venu en politique pour nos propres intérêts.



En général, les politiciens ne visent que leurs intérêts !

Oui. C’est vrai. Mais cela dépend des intérêts qui nous animent. Pour certains politiciens, l’essentiel, c’est d’avoir une bonne maison et un bon véhicule. Nous avions tout cela avant de venir en politique. Nous sommes donc venu en politique par conviction.



Quelles sont vos ambitions en venant en politique ?



A partir du moment où nous avons eu le soutien de la population et celui du parti, notre ambition est de remplir les missions à nous assignées en tant que député : le vote de la loi, le contrôle de l’action gouvernementale, la levée de l’impôt. Il s’agissait de voir au quotidien, comment nous participons à ces missions. Il est clair qu’en venant à l’Assemblée nationale, ce n’est pas pour faire l’école buissonnière. Sauf cas de force majeure, nous sommes tenus d’être présents dans les travaux de commission, d’être présents lors des séances plénières pour participer aux débats et donner notre position. Il faut voir l’intérêt du Burkina Faso. Et pour nous, chaque fois que nous votons une loi, que nous participons activement aux travaux de commission par le partage d’expériences, c’est la région de l’Est qui gagne et c’est le Burkina qui gagne. Mais ce n’est pas toujours facile, parce que nous avons réalisé qu’en politique, c’est une question de rapport de forces. Parfois, nous avons des frustrations. Il est arrivé que l’opposition politique dise non à un projet de loi, par exemple, les PPP, mais du fait que notre nombre n’atteint pas le nombre de députés de la majorité présidentielle, on a assisté impuissamment au vote de cette loi. C’est trop dur. Cela nous amène à poser cette question : la majorité a-t-elle toujours raison ?



Jusqu’où vont vos ambitions politiques ?

C’est une question difficile parce que nous ne pourrons nous réaliser pleinement que si notre parti politique, l’UPC, gagne le pouvoir d’Etat en 2020. Nous sommes convaincu qu’avec les militants qu’on a aujourd’hui et au regard de la gestion chaotique du pouvoir d’Etat par le MPP et ses alliés, nous pouvons nourrir l’espoir qu’en 2020, les Burkinabè feront le bon choix en nous votant.



Si vous deviez faire un bilan de votre mandat, que diriez-vous ?



Nous avons commencé à faire cet exercice avec notre électorat. L’Assemblée nationale reste avant tout une école. En trente mois, nous nous sommes sentis dans une école, à travers les séminaires et les ateliers. Et c’est le lieu de remercier l’ensemble des partenaires de l’Assemblée nationale. Et l’autre aspect, c’est le fait d’accepter la différence parce que ce n’est pas toujours simple de vivre avec quelqu’un qui combat vos idées. Nous constatons qu’à l’Assemblée, beaucoup de lois sont votées mais c’est dans l’application que l’on en voit les limites. Dans tous les cas, à chaque fois que la loi est bien appliquée, nous voyons que cela contribue au bonheur des Burkinabè. Quand ceux qui nous ont donné le mandat sont heureux et que leur situation de vie change positivement, nous ne pouvons qu’être heureux en tant que député, représentant du peuple. Mais si leurs conditions de vie se dégradent, on a envie de cacher notre macaron, parce qu’on est passé à côté.



Qu’est-ce qui fait la force de l’UPC sur l’échiquier politique national ?



La force de l’UPC se situe à quatre niveaux. Le premier niveau, c’est la qualité des hommes et des femmes qui militent à l’UPC. Ce sont des gens qui sont venus dans la politique par conviction. La plupart de nos leaders sont des gens qui ont déjà fait leurs preuves dans la vie, soit dans le milieu professionnel ou ailleurs. Ce ne sont pas des gens guidés par des intérêts égoïstes, même s’il en existe à l’UPC. Mais cette catégorie est très peu, par rapport à ce qu’on voit dans les autres partis. Deuxièmement, c’est la bonne implantation du parti sur le territoire national. Beaucoup de partis ne sont pas présents dans les 45 provinces alors que l’UPC, en tant que deuxième force politique de ce pays, est un parti suffisamment implanté. Et nous avons des structures fonctionnelles qui se renouvellent. Dans la région de l’Est, nous avons renouvelé pratiquement toutes nos structures, entre novembre 2017 et fin mai ; et cela, dans la dynamique du congrès qui s’annonce pour le 20 juillet prochain. Troisième élément, l’UPC est un parti qui a un projet de société et une idéologie qui répond aux attentes des populations. Disons que l’UPC sait là où elle va. Quatrième élément enfin, pour nous qui sommes arrivé sans expérience politique, nous trouvons qu’il y a une vraie démocratie en interne. Nous trouvons même qu’il y a trop de démocratie à l’UPC et il faut réguler un peu. Il faut, à un certain moment, mettre des lignes rouges parce que certains en abusent.



Et quelles sont les faiblesses de votre parti ?

La première faiblesse est que la plupart des gens qui arrivent à l’UPC, sont sans expérience politique. Ils ont la bonne volonté, mais la bonne volonté seule ne suffit pas. Il faut que l’on travaille davantage là-dessus. L’autre faiblesse, c’est le manque de moyens financiers. Beaucoup d’opérateurs économiques veulent venir à l’UPC mais comme c’est un parti d’opposition, ils sont hésitants. Parce que s’ils viennent, ils risquent de perdre leurs privilèges. Il en est de même de certains cadres de l’Administration publique, qui occupent des postes de responsabilités importants. Ils nous le disent : « N’oubliez pas que nous sommes les hommes du mercredi » car s’ils s’affichent, le mercredi qui suit (ndlr : jour du Conseil des ministres), ils sont partis ; ils perdent leur poste. Revenant à la question financière, en dehors des cotisations ordinaires, le président est pratiquement la seule personne qui, par son réseau d’amis, ses bienfaiteurs et ses ressources personnelles, arrive à injecter beaucoup d’argent dans le parti.



Mais vous semblez oublier que vous faites partie des trois formations politiques qui se sont partagé le magot relativement à la subvention de l’Etat.



Il faut relativiser parce que nous ne croyons pas que la subvention de l’Etat puisse permettre à un parti d’avoir de bons résultats. Le président s’est beaucoup investi pour que nous puissions avoir le deuxième rang. Et c’est la première fois, dans l’histoire depuis les indépendances, qu’un parti d’opposition arrive avec presque 30% à une élection présidentielle. Pour ce qui est des faiblesses, il y a les moyens matériels. Par exemple, à l’Est, avec des routes désastreuses, pour aller d’une province à une autre, il nous faut des moyens roulants. Mais on n’attend pas que tout arrive pour faire le travail. C’est pour vous dire qu’il y a des problèmes, mais cela ne limite pas notre motivation.



Y a-t-il des guerres de positionnement entre militants à l’UPC ?
... suite de l'article sur Le Pays

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