Dans son champ de coton, Mathieu Idogo attend la pluie qui devrait enfin nourrir la terre ocre de son village, dans le sud du Burkina Faso. « Il est tombé seulement 14 mm la semaine dernière, il faut au moins le triple pour ramollir le terrain », explique ce producteur de Guiaro, à une quarantaine de kilomètres de la frontière avec le Ghana, en examinant la poignée de sable qu’il vient de ramasser. Il devra encore patienter avant de labourer sa parcelle pour la prochaine saison agricole.
« On prie Dieu pour avoir plus de pluie cette année », confie ce père d’une famille de quatre enfants qui cultive le coton depuis vingt ans. Car lors de la dernière saison, plusieurs épisodes de sécheresse ont frappé le pays. « Le mois d’août 2017 a été particulièrement dur, avec une période d’une semaine à sec », observe Mathieu Idogo. Propriétaire de deux parcelles de six hectares, il se désole : « Je n’ai réalisé que 668 500 francs CFA [1 019 euros] de recettes, contre 1,5 million de francs CFA l’année précédente. C’est une perte énorme. Je suis très inquiet, je ne sais même pas comment on va démarrer la saison qui arrive. »... suite de l'article sur LeMonde.fr