La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) et 19 syndicats autonomes ont animé un point de presse, le vendredi 25 mai 2018 à Ouagadougou pour fustiger des violations des libertés syndicales.
Les syndicats ne sont d’accord avec l’avis du Conseil d’Etat qui stipule que le sit-in est illégal au Burkina. Face à leur contestation, le ministre en charge de la Fonction publique, le Pr Seyni Ouédraogo avait suggéré de saisir l’Organisation (internationale du travail OIT) ou le Comité des droits de l’Homme des Nations-Unies sur les libertés syndicales.
La Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) et 19 syndicats autonomes signataires d’une déclaration sur les atteintes aux libertés syndicales diffusée, le 23 mai dernier, ont relevé au cours d’une conférence de presse tenue, le vendredi 25 mai 2018 à Ouagadougou que cette démarche est inutile.
Pour cause, un avis du Bureau international du travail (BIT) qui avait été saisi à ce sujet en 2014 par le ministre en charge du Travail de l’époque, Vincent Zakané est «clair».
En effet, dans l’avis du BIT fourni aux journalistes, on peut lire : «Tant que la grève reste pacifique, les piquets de grève et l’occupation des locaux devraient être permis. Les limitations aux piquets de la grève et à l’occupation des locaux ne peuvent être acceptées que si les actions perdent leur caractère pacifique…».
De ce fait, le secrétaire général adjoint de la CGT-B, Norbert Ouangré a demandé au ministre Ouédraogo de tirer les conséquences qui siéent vue que les conventions internationales signées priment sur la législation nationale « qui reconnaissent d’ailleurs la liberté pour les citoyens et les travailleurs d’organiser des manifestations sur leurs lieux de travail». Justement à ce sujet, M. Ouangré a soutenu que depuis quelques mois, on observe des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales. Tout aurait commencé par le projet avorté de l’Assemblée nationale de voter une loi visant «à vider le droit de grève de son contenu». «De nombreux syndicats ont été empêchés de tenir leur sit-in, car les forces de l’ordre investissent leur lieu de travail alors qu’aucun incident n’avait été enregistré. N’eut été la sagesse des responsables syndicaux, des affrontements pouvaient subvenir», a-t-il regretté.
Défendre les libertés
Aussi, la CGT-B et les 19 syndicats autonomes ont invité le gouvernement à se conformer aux textes nationaux et internationaux et à respecter le «droit inaliénable» des travailleurs et des citoyens afin d’éviter toute détérioration du climat social.
Quelles actions les syndicats envisagent pour que le gouvernement respecte les libertés syndicales? A cette question, M. Ouangré a affirmé que les syndicats n’entendent pas marchander sur le sujet. «Nos organisations sont déterminées à défendre les libertés comme la prunelle de nos yeux. Car sans liberté, point de possibilité d’obtenir ou de défendre un quelconque acquis», a-t-il soutenu. Il a donc demandé aux travailleurs de se tenir prêts pour toute action que la situation commanderait de mener.
Les 19 syndicats autonomes sont: le Syndicat autonome des agents du trésor (SATB), le Syndicat autonome des agents du ministère des Affaires étrangères (SAMAE), le Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB), le Syndicat des travailleurs de l’action sociale (SYNTAS), le Syndicat nationale des personnes d’administration et de gestion de l’éducation et de la recherche (SYNAPAGER), le Syndicat national des télécommunications (SYNATEL), le Syndicat national des travailleurs des industries polygraphiques du Burkina (SYNATIPB), le Syndicat national des travailleur des douanes (SYNATRAD), le Syndicat national des inspecteurs et contrôleurs de douane (SYNACIT), le Syndicat national des agents du ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (SYNAMICA), le Syndicat national des secrétaires du Burkina (SYNASEB), le Syndicat des professionnels des TIC (SYNPTIC), le Syndicat des travailleurs des postes ( SYNTRAPOST), le Syndicat national des administrateurs civiles, ses secrétaires et adjoints administratifs du Burkina (SYNACSAB), le Syndicat des sages-femmes et maïeuticiens et accoucheuses du Burkina (SYSFMAB), le Syndicat autonome des travailleurs de l’Education de base ( SATEB) et le Syndicat national des agents des finances (SYNAFI).