L'ONG de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a rendu public ce lundi 21 mai 2018 ,selon une dépêche de l'Agence d'Information du Burkina (AIB) un rapport de 67 pages, dans lequel, elle accuse des terroristes et l’armée burkinabè, «de meurtres et d’abus» contre des civils, dans le conflit au Sahel.
Dans son rapport, «Le jour, nous avons peur de l’armée, et la nuit des djihadistes », HRW soutient que «des groupes islamistes armés au Burkina Faso ont exécuté des collaborateurs présumés du gouvernement, intimidé des enseignants et répandu la peur parmi les civils dans tout le pays».
L’ONG dit avoir documenté «les meurtres présumés s’apparentant à des exécutions de 19 hommes de 12 villages, perpétrés par des groupes islamistes armés». Elle note aussi que «des groupes armés islamistes ont également tué 47 civils lors de deux attaques à Ouagadougou en 2016 (café Cappucino) et en 2017 (café Aziz Istambul)». Mais selon HRW, des agents des Forces de défense et de sécurité du Burkina Faso se sont également rendus coupables «d’exactions», dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel.
«L'insécurité croissante au Burkina Faso a conduit à des crimes terribles commis tant par des groupes armés islamistes que par des membres des forces de sécurité de l'Etat», a déclaré Corinne Dufka, Directrice pour la région du Sahel au sein de Human Rights Watch.
«Des témoins ont également impliqué des membres des forces de sécurité du Burkina Faso dans au moins 14 exécutions sommaires présumées, et ont déclaré que quatre autres hommes sont morts de sévères traitements présumés en détention. Les forces impliquées comprennent des militaires, des gendarmes et, dans une moindre mesure, des membres de la police», lit-on dans la note sommaire du rapport.
Pour Human Rights Watch, «les groupes armés islamistes et les forces gouvernementales devraient mettre fin aux abus et aux menaces contre les civils et les détenus».
L’ONG a invité le gouvernement burkinabè à «tenir sa promesse d'enquêter sur les allégations d'abus et prendre des mesures concrètes pour empêcher d'autres violations.» «La logique consistant à tuer et à maltraiter des suspects au nom de la sécurité ne ferait qu'alimenter et approfondir l'insécurité au Burkina Faso », a conclu Corinne Dufka.