Le Bureau national des sols (BUNASOL) dispose désormais de deux laboratoires d’analyse des sols. Fruits de la coopération entre la fondation Office chérifien des phosphates, division Afrique(OCP) et le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, ces équipements permettent de faire une cartographie de nos sols afin d’en connaitre les forces et les faiblesses. La remise officielle du matériel a eu lieu le 15 mai 2018 à Ouagadougou.
Réceptionnés en février 2018, les équipements, à savoir, un laboratoire mobile et un fixe, dont la remise officielle a eu lieu mardi 15 mai, vont permettre la réalisation de la carte de fertilité du sol burkinabè dans quatre régions pilotes que sont, les Hauts-Bassins, les Cascades, la Boucle du Mouhoun et le Sud-Ouest.
Confiant que ces outils viendront booster la production agricole dont la campagne écoulée a connu un déficit céréalier estimé à 477 000 tonnes, le ministre de l’Agriculture, Jacob Ouédraogo n’a pas manqué de traduire sa reconnaissance au donateur du jour : « Le problème pour la production agricole se situe aussi au niveau de notre sol. Nous avons voulu, avec cette coopération, faire une cartographie de ces sols pour connaitre les faiblesses et pouvoir les corriger. Nous remercions les autorités du royaume chérifien d’être sensible à la préoccupation de notre pays. Il a voulu nous accompagner pour résoudre un tant soit peu les questions de sécurité alimentaire qui passe également par l’amélioration des conditions de production. ».
Selon le premier responsable de l’Agriculture au Burkina, la carte agricole est un important outil d’aide à la décision pour une gestion durable des ressources en sols. « Dans le contexte actuel hautement préoccupant, marqué par une baisse continue de la capacité productive des sols de notre pays, cette carte sera utilisée comme un outil de pointe incontournable pour une fertilisation raisonnée des cultures pratiquées dans la zone pilote », a t-il expliqué avant de prendre l’engagement de poursuivre l’élaboration de la carte de fertilité des sols et des cultures sur le reste du territoire du pays.
Du même avis, l’Ambassadeur du royaume du Maroc au Burkina Faso, Farhat Bouazza, dira que connaître la qualité des sols est un impératif pour améliorer la productivité agricole. Et c’est pour cette raison que son pays, à travers l’OCP, offre son expertise au Burkina Faso.
En effet, la coopération entre le Burkina Faso et l’OCP datant d’octobre 2017 s’articule sur trois axes que sont le renforcement des capacités scientifiques et techniques des cadres du ministère de l’Agriculture, l’équipement de deux laboratoires d’analyse des sols et l’organisation d’une caravane agricole au Burkina Faso.
Dans le cadre du renforcement des capacités scientifiques et techniques, 22 techniciens du ministère de l’Agriculture ont été formés par des experts marocains sur le module « la fertilité du sol et la fertilisation des cultures ». 4 autres personnes ont aussi vu leurs capacités renforcées au Maroc sur le module « contrôle de qualité des engrais.
S’agissant du laboratoire mobile, il est une « innovation » au Burkina. Il permet de procéder à des analyses chimiques en temps réels dans une zone donnée et de réduire les délais d’attente auxquels sont souvent confrontés les demandeurs d’analyses.
La cérémonie d’inauguration des laboratoires a aussi servi de cadre pour le lancement officiel de la caravane agricole qui va sillonner les différentes régions agricoles du pays. Les caravaniers auront pour tache de sensibiliser les petits agriculteurs sur les bonnes pratiques agricoles axées sur la fertilisation.