La cérémonie de récompense des meilleurs acteurs du Fasofoot qui a pour but de mettre en valeur les footballeurs locaux et de rendre le championnat national de football plus attractif entend apporter d’autres innovations cette année. En plus de s’ouvrir aux pays membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à cette édition 2018, le Sabot d’or ouvre désormais une fenêtre à travers la sensibilisation sur les bonnes pratiques en termes de sécurité routière. C’est du moins ce qui ressort de cet entretien avec le journaliste et promoteur, Issiaka Ilboudo.
Fasozine : quel bilan faites-vous des quatre précédentes éditions ?
Issiaka Ilboudo : Nous tirons un bilan de satisfécit parce qu’après quatre années d’existence, le Sabot d’or est un évènement qui est aujourd’hui ancré dans le paysage footballistique au Burkina. Et cela nous réjouit et nous donne le courage de continuer. C’est le lieu de saluer l’accompagnement de l’ensemble de la presse et des partenaires qui ont cru en nous depuis le début. Des nouveaux partenaires frappent à nos portent et on sent de plus en plus d’engouement autour de l’évènement. Ce qui témoigne de notre sérieux malgré les difficultés.
Avez-vous les nouvelles de progression des lauréats ?
C’est ce que nous appelons le service après-vente au Sabot d’or. Nous avons un système qui nous permet d’avoir les nouvelles des lauréats au quotidien. Nous essayons aussi d’impliquer les anciens lauréats dans l’organisation de nos activités afin qu’ils puissent partager leurs expériences avec les nouveaux. Et les nouvelles sont d’ailleurs très bonne du côté du récent lauréat, Mohamed Sylla qui évolue en Algérie.
Quel est le niveau d’avancement des préparatifs de l’édition 2018 ?
Le contexte actuel n’est pas du tout facile mais nous avons pris le taureau par les cornes. Nous avons pu fidéliser certains partenaires qui n’attendent que le top départ. A ce stade, nous attendons vers la fin du championnat national pour mettre en place les membres du jury qui désignera les nominés.
Quelle seront les innovations de cette année ?
Cette année, nous ouvrons le Sabot d’or aux intermédiaires sportifs, notamment les agents des joueurs. C’est un maillon important dans la carrière des joueurs mais qui est un peu mis au second plan. Nos premiers footballeurs n’ont pas bénéficié de l’expertise de ses agents et cela a joué sur leur carrière. C’est le lieu pour nous donc, de les mettre en avant, afin qu’ils puissent scruter l’horizon et mieux placer nos joueurs sur l’échiquier international. La seconde innovation sera de récompenser le meilleur joueur de l’espace Cedeao. Au départ c’était l’espace Uemoa mais suite aux souhaits de certains compatriotes de la sous-région, nous intégrons ce prix aux Sabots d’or de cette année. Donc petit à petit, nous rendons l’évènement international.
Il y a également ce volet social cette année ?
C’est depuis la 4è édition que nous avions voulu utiliser la capacité mobilisatrice du football pour des causes nobles. Ainsi avec l’appui de l’un de nos partenaires, nous avions doté un centre de formation de football d’un quartier précaire en matériel sportif. Parce que beaucoup de jeunes rêvent de devenir de grands footballeurs mais ont à peine des infrastructures à leur disposition. Et même les quelques centres de formations qui essayent de récupérer ces jeunes-là ont du mal à trouver les moyens nécessaires pour leur prise en charge. C’est donc une innovation à laquelle nous allons ajouter une autre. Notamment la sensibilisation sur l’insécurité routière. D’où le thème «football et sécurité routière», parce que nous disons que si la quasi-totalité des joueurs en Europe roulent en véhicules, c’est le contraire au Burkina. 90% de nos footballeurs arrivent sur les terrains de football à vélo ou à moto. Et lorsque nous voyons la problématique de la sécurité routière, nous estimons qu’il appartient à tous les Burkinabè de prendre conscience et de s’investir dans la sensibilisation. Donc il s’agira pour nous d’utiliser le canal du football pour sensibiliser la jeunesse sur les bonnes pratiques en matière de sécurité. Et nous rêvons de faire de cette campagne, un grand évènement en ce sens que nous allons toujours organiser des campagnes de sensibilisation même après la cérémonie du Sabot d’or. Notre concept sera donc : «Je suis un champion, je respecte le code de la route». Je profite donc de l’occasion pour inviter toutes les bonnes volontés à se joindre à nous dans ce combat contre l’insécurité routière.
Le parrainage des prix est-il toujours d’actualité ?
C’est cela même l’une des particularités du Sabot d’or. C’est une façon pour nous d’impliquer l’ensemble des acteurs. Lors des éditions précédentes, nous avons des parrainages de journalistes et c’est ce que nous recherchons. Donc en claire, nous allons poursuivre le parrainage et même y apporter des innovations les années à venir.