La sous-section du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du Centre hospitalier universitaire Yalgado- Ouédraogo, (CHU-YO), a observé un sit-in, les 7 et 9 mai 2018 devant les urgences de la structure. Par ce mouvement, les militants ont exprimé leur ras-le-bol face au mutisme du gouvernement sur la situation « chaotique » de l’hôpital.
Les 7 et 9 mai 2018, des travailleurs du Centre hospitalier Universitaire Yalagado- Ouédraogo, (CHU-YO) étaient en sit-in. Regroupés devant le service des urgences médicales du centre, de 7h à 10h, ils ont répondu à l’appel de la sous- section du Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du CHU-YO. Par ce mouvement d’humeur, ces militants ont exprimé leur ras-le- bol, face à la situation chaotique de leur structure sanitaire. Le secrétaire général de la sous-section du SYNTSHA du CHU-YO, Hamadi Konfé, a expliqué : « Yalgado est en train de mourir parce que tous les services fonctionnent au ralenti par manque d’équipements et de consommables». Les différents blocs opératoires, la neurochirurgie, la traumatologie, l’odonto-traumatologie, la viscérale, l’ophtalmologie n’ont pas d’équipements, a-t-il dit. Ceux qui en disposent sont, soit en panne, soit vétustes. Une situation qui ne permet pas aux agents de remplir leurs missions de soins, selon ses dires. Pour preuve, il a cité, la fermeture des services de la chirurgie viscérale depuis bientôt deux mois. Au niveau de l’imagerie médicale, Hamadi Konfé a confié, que le mardi 8 mai, l’échographie, le seul service qui fonctionnait est en rupture de films. « En traumatologie, odonto-stomato, les agents se débrouillent avec leur propre matériel . C’est vraiment de la débrouillardise », a décrié le SG de sous- section du SYNTSHA de Yalgado. Pour lui, cette manière de fonctionner, c’est du caracolage, alors que dans le domaine de la santé, les agents travaillent sur des vies humaines et toute erreur est fatale. « Ce n’est pas au garage ou dans bien d’autres domaines où, le réparateur a la possibilité de revenir sur la panne ou rependre le service», a-t-il fait savoir. En plus des soins, dans le cadre de ses missions d’encadrement, l’hôpital Yalgado- Ouédraogo, reçoit chaque année, plus de 3 000 étudiants des écoles de santé et des universités . Avec la fermeture des services, ces derniers sont redéployés ailleurs.
« Nous avons pris acte »
Toute chose, qui selon M. Konfé, qui impacte négativement sur la qualité de l’apprentissage. C’est pourquoi, pour sauver l’hôpital Yalgado, les militants du SYNTSHA ont une fois de plus interpellé le gouvernement. « Il faut que le ministère de la Santé prenne sa responsabilité avec le gouvernement pour équiper les services de l’hôpital en consommables et personnel qualifié pour la prise en charge adéquate des patients », a dit le secrétaire général Konfé . Les sit-in ont été ponctués par une marche le mardi 8 mai. De l’hôpital Yalgado, les marcheurs ont rallié le ministère de la Santé, sis au Bulding Lamizana dans la matinée. « A notre arrivée, le ministre n’était pas là. La secrétaire générale qui était dans la salle de réunion a refusé de nous recevoir », a confié Hamadi Konfé. De tractation en tractation, c’est le Directeur des ressources humaines (DRH) qui a fini par les recevoir. Pour les militants du SYNTSHA, le DRH, n’est pas la personne qualifiée pour les recevoir parce que son domaine d’action se limite à la gestion des ressources humaines, de leur carrière. « Nous avons pris acte et si la situation ne change pas, nous allons demeurer sur le front de la lutte. Après les sit-in, nous allons prévoir d’autres actions », a dit M. Konfé. A la question de savoir, si le premier responsable de Yalgado était informé de la tenue des sit-in, Constant Dahourou, a répondu par l’affirmative : « Oui, nous sommes au courant des sit-in et de la marche». Pour M. Dahourou, leurs revendications sont légitimes . « Il faut reconnaître que comme beaucoup d’hôpitaux publics africains, construits il y a très longtemps, il y a de sérieux problèmes dans le domaine des infrastructures », a reconnu le directeur général de Yalgado. Pour lui, en plus de la vétusté des infrastructures, les équipements médicaux sont insuffisants. « Le peu que nous avons, il y a des pannes fréquentes qui rendent le travail difficile. C’est un problème récurrent dont l’hôpital Yalgado n’échappe pas », a-t-il poursuivi. Toutefois, il reste optimiste quant à la renaissance de Yalgado, avec le projet de reconstruction et d’équipements du CHU-YO.