Hier encore, c’était l’étoffe portée par les plus démunis de Bobo-Dioulasso. Aujourd’hui, grâce à la volonté d’un styliste, elle est portée sur les podiums et même au Palais.
Il y a quelques années encore, c’était un pagne au coût si accessible qu’il était surnommé Tchè ti barala (« ton mari ne travaille pas », en diouala) ou Soro man guêlè (« facile de se le procurer »). Une étoffe 100 % coton stigmatisée par les citadins, qui la considéraient comme un vêtement réservé aux villageois démunis. Les professionnels de la mode s’en détournaient. Jusqu’au jour où le styliste Bazem’sé s’en est emparé…
Sébastien Zita Baziémo, à l’état civil, a ainsi décidé, il y a quelques années, de réhabiliter ce pagne dont la technique de teinture en motifs rayés est originaire de Bobo-Dioulasso. Comme les mots charrient les images, il commence par le rebaptiser Koko dunda (« l’entrée de Koko »), du nom du quartier bobolais où travaillent traditionnellement les teinturières spécialistes de sa confection. Le procédé consiste à tremper le pagne vierge dans des solutions colorées après l’avoir plié en accordéon entre des morceaux de chambres à air usées et attaché avec du fil en nylon.