Cette première moitié de mandat s’est révélée plus compliquée que prévu pour le chef de l’État. Alors que son pays a été visé par des attaques terroristes, il doit désormais accélérer les grands chantiers et la relance de l’économie.
Près de deux ans et demi après son entrée en fonction, Roch Marc Christian Kaboré a hérité d’un nouveau surnom dans les maquis de Ouaga : le « président diesel ». Une façon taquine de qualifier le chef de l’État, dont les débuts sont jugés poussifs par une partie de la population, alors que la première moitié de son mandat est bientôt derrière lui. S’il savait que la tâche qui l’attendait était immense, après plus d’un quart de siècle de régime Compaoré et une année de transition chaotique, il n’imaginait sans doute pas qu’elle serait complexe à ce point.
La faute, principalement, à une situation sécuritaire dégradée. Ancien îlot de stabilité au cœur d’un océan sahélien pollué par les violences armées et les différents trafics, le Burkina est devenu la cible d’attaques régulières de groupes jihadistes, tant dans le Nord frontalier avec le Mali qu’au cœur de Ouagadougou. Dernière en date : le double attentat contre l’état-major et l’ambassade de France dans le centre de la capitale, qui a coûté la vie à huit militaires le 2 mars.