Dakar (Sénégal) - Le Vice-président du Réseau des organisations paysannes et producteurs agricoles d’Afrique de l’ouest (ROPPA), Ibrahim Coulibaly, a plaidé, mardi à Dakar, pour une transformation des exploitations familiales afin de lutter contre le chômage des jeunes ruraux en Afrique de l’Ouest.
Les jeunes en milieu rural sont « les premiers candidats à l’émigration et les plus enclins à rejoindre les groupes armés » à cause du chômage chronique, le faible niveau d’éducation en milieu rural et l’inefficacité des politiques publiques destinées à la frange la plus importante de la population africaine, a soutenu M. Coulibaly.
Il s’exprimait à l’occasion d’un atelier portant sur l’insertion et l’installation des jeunes dans le secteur agrosylvopastoral et halieutique.
« On paie des consultants pour faire des dossiers de projets pour les jeunes à coup de milliers de dollars et on dit aux jeunes d’aller chercher des prêts de 500 000 F CFA à la banque. Moi je trouve que c’est un non-sens », s’est offusqué le vice-président du ROPPA, ajoutant que si on continue sur cette lancée, personne ne dormira dans la région ouest africaine d’ici quelques années.
Pour inverser cette tendance, Ibrahim Coulibaly a exhorté les décideurs africains à réinvestir les milliards destinés à l’importation de produits comme le poulet, la viande et autres dans la transformation des exploitations familiales.
Il a invité ces décideurs à former, assister et aider les jeunes, qui « seront 20 millions à chercher un emploi dans l’agriculture », à monter des projets durables, gages d’un développement local soutenu et créateur d’emplois.