La salle de conférences de Ouaga 2 000 a abrité, le 3 mai 2018, la cérémonie d’installation officielle des membres du Haut conseil du dialogue social (HCDS), un organe national tripartite composé de 30 membres représentant les employeurs, les travailleurs et le gouvernement. La cérémonie a été présidée par le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré.
« Je vous déclare installés dans vos fonctions et vous renvoie à l’exercice de ces fonctions ». C’est la formule qui a consacré l’installation officielle des 30 membres du Haut Conseil du dialogue social (HCDS), nommés en Conseil des ministres le 4 janvier 2018. Et la formule a été dite par Roch Marc Christian Kaboré, président du Faso. Pour lui, le HCDS répond à la nécessité « de mettre en place un creuset qui va permettre le dialogue aussi bien dans la prévention des conflits sociaux, dans la résolution de ces conflits, et dans un organe permanent et apaisant visant à permettre le développement harmonieux du Burkina Faso ». Après avoir félicité les membres du HCDS, le président du Faso a laissé entendre qu’il « compte sur chacun et chacune d’eux, sur leur engagement pour retrouver l’approche la plus indiquée afin de permettre d’aboutir à l’apaisement et d’amener tout le monde au travail ». Le HCDS est composé de 30 membres titulaires répartis en 10 représentants du gouvernement, 10 représentants des organisations professionnelles d’employeurs, 10 représentants des organisations syndicales de travailleurs. Le président du HCDS se nomme Domba Jean Marc Palm, directeur de recherche à la retraite. Il a été nommé en Conseil des ministres du 14 février 2018. Après son installation officielle, celui-ci a fait comprendre que « le dialogue social est une voie à emprunter pour éviter et/ou limiter les conflits en rappelant à chacun ses droits et aussi ses devoirs». Et il poursuit en ces termes : « le dialogue social ne saurait s’accommoder de la volonté de quiconque d’imposer les valeurs qui l’animent», car il a un fondement éthique et doit être basé sur des valeurs et des principes, notamment le respect des engagements et de la parole donnée. Pour Domba Jean Marc Palm, « se recommander du dialogue social c’est condamner l’autoritarisme, l’arbitraire, les solutions imposées ». Par ailleurs, le président du HCDS, au nom des autres membres, s’est dit honoré d’avoir été choisi pour siéger dans une institution qui entre en droite ligne des traditions républicaines et des longues et séculaires traditions africaines. Et à l’entendre, « le temps est à l’action, de jeter les bases de la compréhension entre les filles et les fils du Faso afin de renforcer la cohésion sociale. Le dialogue social étant le fondement nécessaire au progrès économique, social et à l’amélioration des conditions de vie du peuple, si tant est que toutes les parties s’en réclament ». Pour ce faire, le président a pris le soin de relever que « les slogans et les déclamations ne suffisent plus. Il faut le prouver concrètement ».
Les membres du HCDS ont été installés devant un parterre d’officiels dont la présidente du Haut conseil du dialogue social du Sénégal.
Pour rappel, le HCDS, organe tripartite de dialogue social, a été créé le 9 mars 2017 en Conseil des ministres. Il a pour feuille de route la prévention et le règlement des conflits sociaux du monde du travail, la promotion de la concertation sur toute question relative au climat social, l’élaboration d’une charte nationale du dialogue social, l’instauration du dialogue permanent entre employeurs et employés, l’élaboration d’études et des recherches, et le renforcement des capacités des partenaires sociaux à tous les niveaux.
Françoise DEMBELE
Roch Marc Christian Kaboré, à propos de HCDS
« Ce cadre va permettre de stabiliser la confiance entre les parties en discussion »
Le Haut conseil du dialogue social a pour mission de prévenir, de gérer et de trouver des solutions à l’ensemble des conflits qui peuvent exister dans le monde du travail aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Ce haut conseil doit jouer un rôle éminemment important, parce que regroupant aussi bien l’Etat, le privé que les syndicats. L’expérience des uns et des autres doit nous amener de part et d’autre à savoir raison garder, à travailler ensemble tout en améliorant les conditions de travail et de vie des travailleurs, à tenir compte de l’intérêt national, c’est-à-dire l’intérêt de tous les Burkinabè. C’est une institution importante qui peut faire des études anticipatrices sur des questions qui ne sont pas encore d’actualité, mais qui peuvent l’être demain. Ce qui permet de faire une anticipation sur ces questions avant qu’elles ne se posent. Il était normal que nous demandions un peu plus d’engagement à chacun des membres, de manière à ce qu’ils prennent le travail avec le sérieux qu’il faut. Le Haut conseil du dialogue social permettra d’avoir un cadre où il y a beaucoup plus de confiance. Quand c’est l’Etat et les syndicats, il y a toujours des suspicions et des doutes. Ce cadre va permettre de stabiliser la confiance entre les parties en discussion. Le dialogue social, on n’a fait que cela depuis. Et c’est grâce à ce dialogue permanent maintenu, que nous avons signé un certain nombre d’accords avec les syndicats. Et nous pensons que cette confrontation directe n’est pas toujours la meilleure solution. Et c’est pour cela que nous avons demandé une discussion plus large entre le gouvernement et tous les partenaires sociaux, de manière à discuter des questions relatives aussi bien aux salaires qu’aux indemnités et à toute autre question qui doit permettre à l’Etat de respecter ses engagements vis-à-vis des travailleurs et du peuple burkinabè. Depuis que nous avons lancé cette idée, nous avons eu trop de peine pour y aboutir à cause des suspicions ».
Propos recueillis par FD
A propos du HCDS
Le HCDS a pour mission la promotion du dialogue social à tous les niveaux : national, sectoriel, dans les secteurs public, parapublic et privé y compris l’économie informelle. La fonction de membre du HCDS est à titre gratuit. Toutefois, il est alloué aux membres une indemnité journalière de session dont les montants et les modalités sont déterminés par décret pris en Conseil des ministres. Le cumul de la qualité de député et d’élu local est incompatible avec la qualité de membre du HCDS. Le HCDS est doté de l’autonomie administrative et financière. Son budget est rattaché au budget de la Présidence du Faso et s’exécute selon les règles de la comptabilité publique.