Le 2 mai dernier, à l’ABMAQ, le Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire (CAMJBCI) était face aux Hommes de médias. Il était question, pour le collectif, de faire part de son inquiétude quant à la participation des Burkinabè de l’extérieur aux élections de 2020, suite aux nombreux retards que la procédure a accumulés.
Depuis le 11 avril dernier, une délégation du Collectif des associations et mouvements de jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire (CAMJBCI) séjourne à Ouagadougou. L’objet de ce séjour est de faire part aux acteurs de la scène politique burkinabè, de la tenue d’une conférence débat qui aura lieu très prochainement en Côte d’Ivoire, à laquelle les Burkinabè qui y résident prendront part. A cet effet, le collectif s’est entretenu avec les membres de l’opposition dont le chef de file de l’Opposition, le président du CDP, quelques membres du gouvernement, en particulier le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur et le ministre d’Etat Simon Compaoré. Selon le collectif, tous ont encouragé la tenue de cette conférence. Le collectif s’est également entretenu avec le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ainsi que quelques leaders d’OSC. Concernant la participation effective des Burkinabè de l’extérieur à l’élection présidentielle de 2020, «le CAMJBCI a exprimé, lors de ces différentes rencontres, son inquiétude face à la lenteur avec laquelle le gouvernement burkinabè traite ce dossier, à deux ans des échéances électorales, doublée du silence de la CENI et de l’Opposition politique. En effet, le projet de loi portant révision du Code électoral (prise des décrets subséquents) qui devrait être soumis à la Représentation nationale en mars 2018 par le gouvernement burkinabè selon le calendrier de la CENI, n’a pas encore été fait et cela risque de peser lourd dans la mission de celle-ci ».Cette situation, à en croire le président du CAMJBCI, Moussa Zallé, est très inquiétante. Selon M. Zallé, « le président de la CENI, Newton Ahmed Barry, a confié que l’institution qu’il dirige est prête pour le vote des burkinabè de l’extérieur depuis deux ans et que la CENI n’attend que l’adoption de la loi pour enfin entamer ses missions à l’extérieur dans le mois de juin 2018 ». Il est donc urgent, selon le président de CAMJBCI, de rattraper ce retard « afin que ces élections ne soient pas bâclées » ; ce qui entraînerait donc des contestations. Toujours selon Moussa Zallé, la session parlementaire prendra fin le 4 juin 2018 et les députés ne reviendront qu’en septembre 2018 après les vacances pour l’examen des lois de finances. Pourtant, les membres du gouvernement rencontrés, ont été tous unanimes sur le vote des Burkinabè de l’extérieur. «2020 sera bel et bien tenu parce que c’est un engagement ferme du chef de l’Etat », a confié le président du CAMJBCI. Et de poursuivre que pour ce qui concerne l’Opposition politique, «elle dit veiller au grain afin que 2020 ne soit pas encore un autre rendez-vous manqué». Plutôt que des propos, le CAMJBCI demande aux acteurs politiques plus d’actions concrètes pour que le vote des Burkinabè vivant à l’étranger soit effectif.