Présents au Burkina Faso le 11 avril dernier, les membres du Collectif des associations et mouvements de la jeunesse burkinabè en Côte d’Ivoire (CAMJBCI), après avoir rencontré des membres du gouvernement sur la problématique du vote des Burkinabè de l’étranger en 2020, ont animé le 2 avril 2018 une conférence de presse. Ils dénoncent la « lenteur » de la procédure devant leur permettre de glisser leur bulletin dans l’urne à l’occasion des élections prochaines.
A deux ans des élections générales de 2020, l’une des questions lancinantes est le vote des Burkinabè de l’étranger. Des voix s’élèvent pour exiger que les compatriotes vivant à l’extérieur participent aux votes. « Le droit constitutionnel qu’est celui du vote n’étant pas lié au lieu de résidence, nous demandons que des mesures idoines soient prises le plus tôt possible afin de faire de la promesse du chef de l’Etat, devenue aujourd’hui un engagement ferme, une réalité en 2020 », a dit le président du CAMJBCI, Moussa Zallé, dénonçant aussi la «lenteur» de la procédure devant permettre d’accomplir le vote. Dans ses propos, il soutient que les Burkinabè de la diaspora constituent un maillon important du développement du pays. Et l’argumentaire avancé est le suivant : «Vu l’apport de la Diaspora (estimée à environ sept millions six cent mille personnes dont 54% sont en Côte d’Ivoire) dans tous les secteurs d’activités, nul n’a intérêt aujourd’hui à nous exclure de nos droits et de notre pays par des calculs politiciens». Pour s’assurer que leur droit au vote ne sera pas bafoué lors des échéances électorales prochaines, les « diapos » ont annoncé la création, dans les jours à venir, d’un comité international de suivi du processus électoral qui regroupera le maximum de diasporas burkinabè. Ils envisagent également de lancer une campagne de sensibilisation au monitoring électoral en faveur des leaders de la communauté burkinabè vivant en Côte d’Ivoire.
Non au déni d’un document officiel
Pendant leur séjour au Burkina Faso, les membres du CAMJBCI disent avoir échangé avec plusieurs membres du gouvernement : le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, et le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Paul Robert Tiendrébéogo. Avec ces deux personnalités, Moussa Zallé et ses camarades ont abordé des difficultés qu’ils ont au Burkina Faso avec la carte d’identité consulaire, délivrée par la représentation permanente du pays en Côte d’Ivoire. «Bien que la pièce d’identité soit signée par une autorité burkinabè, il est impossible de faire des transactions financières lorsque nous sommes de passage au Burkina Faso», a déploré le président du CAMJBCI qui appréhende cette difficulté comme «un déni d’un document officiel délivré à ses filles et fils.» Comme solution, ils proposent la production d’une note d’information conjointe entre les ministères concernés et les établissements financiers pour la reconnaissance de la carte d’identité consulaire dans les opérations financières.