Quelques jours après les manifestations incendiaires qui ont entraîné l’expulsion des étudiants dans la rue de Ouagadougou, le gouvernement semble être pris de remords. Du moins la condamnation des actes de vandalisme a cédé le pas à la compassion des autorités du Burkina Faso, dont le ministère de l’Action sociale et de la solidarité nationale qui a invité les étudiants à se faire recenser pour bénéficier d’abris au stade du 4-août à Ouagadougou. Une mesure supposée permettre aux étudiants qui ne savent pas où aller, de pouvoir reposer leurs têtes.
Mais fallait-il en arriver-là pour que le même gouvernement qui a donné l’ordre de déguerpir les étudiants des cités universitaires se transforme aujourd’hui en bon samaritain? Le moins que l’on puisse dire c’est que le revirement spectaculaire des pouvoirs publics cache mal leur maladresse dans la gestion de la crise de nerfs des étudiants. Ils ont simplement manqué de tact dans la communication. En utilisant le langage de la force en lieu et place de la force des arguments pour convaincre les étudiants de libérer les cités universitaires, le gouvernement ne fait que creuser davantage son déficit de confiance.
Certes, les étudiants ne sont pas des enfants de chœur. Rien ne justifie le fait qu’ils ont mis le feu à plusieurs véhicules de l’Etat. Mais les traiter comme de vulgaires réfugiés dans leur propre pays, il y a un pas de trop. Ils ne méritent pas d’être des Sans Domicile Fixe. C’est une question d’honneur et de dignité.