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Fête du travail sur fond de revendications tous AZIMUTS

Publié le mercredi 2 mai 2018  |  Le Pays
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© aOuaga.com par AO
Fête du travail : Marche des travailleurs suivie de la remise du cahier de doléances.
Mercredi 1er mai 2013. Ouagadougou : Les travailleurs commémorent la fête du travail par une marche suivie de la remise du cahier de doléances.
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Trouver le juste milieu

Hier, 1er mai, a été célébrée la fête du travail. Au Burkina Faso, comme ailleurs, les travailleurs, regroupés au sein des syndicats, se sont retrouvés à la Bourse du travail. Comme l’on pouvait s’y attendre, les récriminations n’ont pas manqué. En effet, les syndicats reprochent au gouvernement non seulement de ne pas respecter ses engagements, mais aussi de ne pas se soucier de l’amélioration des conditions de vie et de travail des masses. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les syndicats sont dans leur bon droit. Car, comme on le sait, le rôle d’un syndicat, c’est de défendre à tout prix les intérêts moraux et matériels de ses membres. Et le changement de régime intervenu à la suite de l’insurrection populaire d’octobre 2014, a davantage dessillé les yeux des Burkinabè ; d’où ces grèves perlées que l’on enregistre chaque semaine pour ne pas dire chaque jour que Dieu fait. Chacun voit midi à sa porte. En effet, pendant que certains syndicats travaillent à préserver ce qu’ils considèrent comme un acquis, d’autres cherchent une bonification de salaires. C’est le cas, par exemple, des travailleurs du ministère de l’Economie et des finances qui tiennent à leur fonds commun tandis que ceux du monde de l’Education nationale, eux, ne demandent qu’un minimum d’égards de la part des gouvernants. Conséquence : le climat social est tendu. Et comme pour ne rien arranger, le chef de l’Etat met les pieds dans le plat en annonçant une refonte de la grille salariale de tous les travailleurs du public. Annoncée pour fin février dernier, cette mesure d’harmonisation du système des rémunérations, qui tarde à voir le jour, ne rencontre pas l’assentiment des syndicats.

Tout l’argent du pays ne saurait servir à payer seulement les fonctionnaires

Pour eux, ce débat, s’il doit avoir lieu, devra se mener entre le gouvernement et les représentants des travailleurs. Pas question donc d’y associer les forces vives de la Nation comme l’a souhaité le gouvernement. En réalité, c’est la confiance qui manque le plus entre les gouvernants et les syndicats.

Du reste, pour ces derniers, la refonte annoncée de la grille salariale, cache mal une entourloupe visant à réduire les salaires de certains travailleurs. Si tel est le cas, il faut dire que le gouvernement a été mal inspiré. Car, le salaire étant sacré, on ne peut pas, du jour au lendemain, le réduire sur un coup de tête sans grande difficulté. Et c’est peu dire. C’est pourquoi il y a lieu d’appeler les uns et les autres à plus de responsabilité. Car, on ne peut demander aux autres de serrer la ceinture pendant que soi-même on fait le contraire. Il faut plus d’équité dans la répartition des richesses nationales.

Quant aux syndicats qui ont aussi le vent en poupe, ils doivent comprendre que le Burkina dispose de ressources limitées et que vouloir trop tirer sur la corde, c’est courir le risque de mettre le pays à genoux, la récession économique consécutive à la crise de 2014, n’ayant pas encore fini de faire parler d’elle. Cela dit, il faut savoir raison garder. Car, comme le disait l’Eglise catholique dans son message diffusé à l’occasion de la fête de Pâques, il y a lieu de penser aux autres composantes de la Nation. Cela pour dire que tout l’argent du pays ne saurait servir à payer seulement les fonctionnaires. Non. C’est pourquoi il est nécessaire de trouver le juste milieu pour que l’équité que nous réclamons, ne soit pas en elle-même source d’iniquité.

Boundi OUOBA
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