Le Syndicat des travailleurs de l’Action sociale (SYNTAS) est en grève à compter du mardi 24 avril. Il exige la satisfaction de sa plate-forme revendicative dont, entre autres points, l’adoption d’un statut particulier et l’application des conclusions du comité interministériel chargé d’examiner la question de la reconstitution de la carrière du personnel des ex-garderies populaires. A cet effet, le SYNTAS a demandé au gouvernement de le prendre au sérieux.
Vous rappeler vous de ce sit -in et contre sit-in qu’il y a eu mercredi passé au ministère de l’Action sociale ? Eh oui, alors que le Syndicat des travailleurs de l’Action sociale (SYNTAS) observait en sit-in au sein de son département pour exiger la satisfaction de sa plateforme revendicative, des associations
féminines s’y sont également rendues pour apporter leur soutien au ministre de l’Action sociale, Laurence Ilboudo/Marshal. Ces représentantes de femmes ont demandé aux agents de privilégier le dialogue avec leur premier responsable, « femme de dialogue ». Mais voyant en cette démarche, une orchestration du ministre, le SYNTAS a poursuivi son action et a même entamé, comme prévu, sa grève de 72h ce mardi 24 avril. « Jusque-là, on a eu aucune concertation. Madame le ministre était en déplacement pendant notre sit-in, nous avons alors transmis notre message au secrétaire général, qui a promis de le remettre à qui de droit.
Depuis lors, il n’y a rien de nouveau », a relevé Juste Koumara Logobana, secrétaire général du SYNTAS.
Au lieu d’inviter les gens à une table de discussion, a déploré le SG, l’autorité a choisi la répression, l’intimidation et la criminalisation de la lutte. «Depuis le 20 avril, une instruction a été donnée aux directeurs régionaux et provinciaux de réquisitionner les travailleurs. Ces réquisitions ont été distribuées comme des petits pains. Malgré ça, les travailleurs
sont ici. Nous tenons à dire à notre ministre de tutelle et au gouvernement que le dialogue social tant prôné ne se fait pas ainsi. Il est temps d’arrêter. Nous ne sommes pas des marionnettes, nous voulons qu’on nous prenne au sérieux », a t-il traduit. Et de répondre aux associations féminines qui se sont immiscées dans l’affaire du syndicat en ces termes: «Chaque fois qu’un groupe de Burkinabè s’organise pour défendre quelque chose de noble, vous allez toujours trouver des groupuscules pour se mettre au travers de leur chemin. Il faut que l’autorité arrête. Si elle n’a pas de solution à proposer, c’est mieux de libérer le plancher plutôt que de vouloir opposer des Burkinabè entre eux. Les associations doivent savoir que nous avons le même combat. Par conséquent, elles doivent éviter de se faire instrumentaliser. Il y a des femmes même qui ne savaient pas ce pour quoi elles étaient là ».