Le maire de l’arrondissement n°11 de Ouagadougou, Ibrahim Maré, a animé, le lundi 23 avril 2018 dans ses locaux, une conférence de presse sur la polémique tenue sur le don de vivres à son arrondissement. Il a dénoncé la façon dont l’affaire a été traitée par le ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille.
«Si j’étais du Mouvement du peuple pour le progrès, certainement que les vivres seraient distribués ici ». C’est l’interprétation qu’a fait le maire de l’arrondissement n°11 de Ouagadougou, Ibrahim Maré au sujet des vivres déposés à la mairie dudit arrondissement pour les personnes vulnérables et ramenés ensuite, vers d’autres destinations. Pendant que le Ministère de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille (MFSNF) parle d’un « incident » et d’une «incompréhension», le maire de l’arrondissement parle plutôt de manœuvres politiciennes en défaveur des habitants de sa municipalité. Le lundi 23 avril 2018, le maire de la l’arrondissement a animé une conférence de presse pour dénoncer cette polémique qu’il qualifie de discrimination vis-à-vis des populations de cette contrée. Ibrahim Maré a rappelé que l’affaire remonte au 11 avril dernier où, un camion du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) a déchargé à la mairie, 27 tonnes de vivres. « Ceux qui ont amené ces vivres ont dit clairement qu’il s’agissait d’un soutien du CONASUR aux personnes vulnérables de notre arrondissement. Mieux, ils nous ont fait signer un bordereau de livraison sur lequel, les destinataires sont clairement désignés, puis les vivres ont été stockés dans les locaux de la mairie », a précisé le maire.
Une explication peu convaincante
Contre toute attente, a-t-il poursuivi, deux jours après le don fait à la mairie, les agents du CONASUR sont revenus pour reprendre les vivres sous le prétexte que c’est une erreur de destination. Une explication peu convaincante, de l’avis du maire, alors que le chef de service des affaires sociales de la mairie avait convoqué les personnes nécessiteuses de l’arrondissement le 16 avril dernier, pour la distribution. Mais les vivres, selon Ibrahim Maré, seront retournés après que la ministre de la Famille, Laurence Marshall Ilboudo, lui a sommé par voie d’huissier, de remettre les vivres, faute de quoi, il sera accusé de détournement de vivres et poursuivi en justice. A en croire l’édile, militant du Parti pour le progrès et le changement (UPC), la ministre disposerait d’une liste parallèle des personnes vulnérables de l’arrondissement n°11. Ainsi, avec cette liste, elle pourrait faire distribuer les vivres aux militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), à ses proches et connaissances, dans le but de récolter des dividendes politiques aux élections à venir. Le service social de la mairie dispose-t-il d’une base de données des personnes vulnérables ? « Nos derniers chiffres relatifs aux personnes vulnérables au niveau de l’arrondissement sont de 549. Constituer une liste parallèle de personnes vulnérables dans le même arrondissement fait désordre. Pire, c’est une manifestation flagrante de la politisation de l’administration», a-t-il répondu. Pour lui, on ne sert pas un plat de « tô » à une personne qui a faim, et venir le reprendre par la suite, sous prétexte que l’on s’était trompé de destinataire. Et de conclure que c’est une injustice qu’il convient de réparer instamment, car tous les Burkinabè, quelle que soit leur obédience politique, sont égaux en droit.