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Tournée du ministre Siméon Sawadogo dans le Centre-Ouest

Publié le mardi 24 avril 2018  |  Sidwaya
Siméon
© aOuaga.com par G.S
Siméon Sawadogo, ministre de l`Administration territoriale et de la Décentralisation du gouvernement remanié le 20 février 2017
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Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, a effectué, du 19 au 22 avril 2018, une sortie dans la région du Centre-Ouest pour échanger avec les élus locaux. Il s’est agi, pour lui, de s’imprégner de l’état de fonctionnement des organes dans les conseils municipaux.

Le gouvernement burkinabè attend des collectivités territoriales un rôle important dans la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), l’outil d’orientation et d’exécution du Programme du Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Pour ce faire, le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), Siméon Sawadogo, s’est rendu, du 19 au 22 avril 2018, dans six communes du Centre-Ouest (Sapouy, Biéha, Sabou, Ténado, Kordié et Nanoro) pour échanger avec des élus locaux. A Sapouy, où il a entamé sa tournée, le ministre a fait savoir que du constat de ses services, il ressort que nombre de conseils municipaux éprouvent de sérieuses difficultés dans leur fonctionnement pour diverses raisons. Par conséquent, il a invité les conseillers municipaux à s’exprimer «sans gêne» afin que ses collaborateurs, notamment son directeur de Cabinet, Bruce Emmanuel Sawadogo et le directeur général des collectivités territoriales, Idrissa Koanda, puissent apporter des réponses. « Je souhaite que ces échanges soient francs, sincères et empreints de cordialité. Aucune question n’est taboue. Celles qui ne trouveront pas de réponses seront recensées et feront l’objet d’interpelation des ministères concernés», a-t-il fait savoir. Mais auparavant, M. Sawadogo a fait un exposé sur des sujets telles la bonne gouvernance locale, la tolérance religieuse, la cohésion sociale, les opportunités de mobilisation de ressources offertes aux communes… Sur le premier point, le ministre a indiqué que le Plan communal de développement (PCD), document de planification des actions de développement, doit recueillir l’adhésion des filles et fils de la localité. Toutefois, a-t-il dit, pour atteindre ce résultat, la transparence, la redevabilité et la rigueur, doivent constituer la boussole du maire. « Les taxes sont les principales sources d’approvisionnement du budget communal et les populations veulent savoir ce que le conseil municipal fait de leurs contributions », a déclaré le ministre Sawadogo. S’agissant de la tolérance religieuse, il a rappelé la nécessité du respect du choix de chaque citoyen en matière de religion. Il a, de ce fait, invité les populations à proscrire l’extrémisme et la tendance à faire prévaloir leur foi au détriment de celle des autres. « Dieu est le seul juge », a-t-il martelé. Concernant le budget communal, le ministre de l’Administration a estimé que le maire doit travailler à une mobilisation substantielle des ressources pour financer les projets de développement de la commune. A cet effet, il doit user de ses relations personnelles et explorer les possibilités offertes par les programmes d’appui aux collectivités territoriales. Cette démarche a prévalu à chaque étape de la tournée. Si les inquiétudes semblent partagées sur un certain nombre de sujets, des élus locaux ont évoqué des préoccupations spécifiques à leur commune. Ainsi, à Sapouy, la question de l’autonomisation des femmes et l’emploi des jeunes ont dominé les échanges. Sur les deux sujets, le ministre a laissé entendre que les différents fonds créés par le gouvernement visent à répondre à cette demande des populations. Il a cité, entre autres, le Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF), le Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ) avant d’inviter les citoyens à prendre attache avec ces structures afin de s’informer des conditions d’octroi de crédits. Quant à la question relative aux demandes d’érection d’hameaux de culture en villages ou des villages qui prétendent au statut de commune, le responsable du département n’a pas fait dans la langue de bois : « Le gouvernement a suspendu la réception des dossiers au regard des graves risques d’affrontement qui pesaient sur certaines localités ».

Trois CEG sous paillotes

Après Sapouy, le ministre et sa délégation ont mis le cap sur Léo où ils ont marqué une halte pour encourager le maire Abdoul Manane Nébié et l’ensemble de ses collaborateurs avant de continuer à Biéha. Située à 35 km de Léo, cette commune fait frontière avec le Ghana voisin. Introduisant les échanges, le maire, Bassirou Nacro, a égrené un chapelet de problèmes ayant pour noyau, la question foncière et précisément l’accaparement des terres rurales par des particuliers. Ce dernier n’a ainsi pas hésité à pointer un doigt accusateur sur l’administration qui, selon lui, a signé des arrêtés attribuant des hectares de terres sans associer le conseil municipal. Une situation qui, selon lui, est à l’origine de nombreux conflits entre détenteurs de titres et propriétaires terriens. Rejetant en bloc les déclarations du maire, Idrissa Barry de la direction générale des collectivités territoriales a soutenu que ce sont plutôt les populations qui portent les premières responsabilités de l’imbroglio foncier. Parce qu’à son avis, nul n’a été contraint à « brader » ses biens immobiliers. Il a, néanmoins, précisé que seuls les procès-verbaux des palabres antérieurs à 2009 sont valables, les autres étant abrogés par une loi modificative. Hormis les difficultés liées au foncier, les écoles sous paillotes constituent une autre grosse épine au pied de la commune de Biéha. A titre d’exemple, l’on dénombre 51 salles de classe et trois Collèges d’enseignement général (CEG) sous paillotes dans cette bourgade qui concentre pourtant d’énormes potentialités économiques (Ranch de Nazinga, Safari-Ranch, forêts classées…). Face à un tableau aussi sombre dépeint par le maire, la délégation a rassuré les populations que leurs doléances seront transmises au gouvernement afin de trouver des solutions palliatives. Au troisième jour de sa sortie, Siméon Sawadogo et sa délégation se sont rendus à Ténado où ils se sont entretenus avec le conseil municipal (38 conseillers) dans la matinée du samedi 21 avril 2018. Selon le maire Yoma Batiana, Ténado regorge d’un riche potentiel forestier mais la commune éprouve de sérieuses difficultés sur le terrain pour le préserver. L’occupation anarchique de la forêt classée de Tiogo par des populations sur une superficie de plus de 100 hectares en est la parfaite illustration. «L’agriculture, la coupe du bois et l’orpaillage, sont autant d’activités qui menacent la survie de cette zone forestière, poumon écologique de la commune», a déploré le maire de Ténado. Dans sa détermination à préserver le patrimoine forestier, lui et ses collaborateurs ont adopté un projet de classement d’une autre forêt à Lati, un des 18 villages que compte la commune de Ténado. A cet effet, une enveloppe financière de 30 millions de F CFA est prévue dans le budget 2018.

Les meubles sauvés à Nanoro

Le ministre a achevé sa tournée à Nanoro. Là, l’union au sein du conseil municipal était sur le point de voler en éclats. Le maire Jean-Marie Zida était à couteaux tirés avec une partie des élus qui lui reprochait une gestion opaque. Mais fort heureusement, les « prêches » du ministre Sawadogo avec pour thème la mobilisation autour du Plan communal de développement a permis de sauver les meubles.
C’est donc un ministre sourire aux lèvres qui s’est exprimé sur le bilan de sa tournée : « Nous avons constaté un engouement des conseillers municipaux, des membres des conseils villageois de développement, des citoyens lors de cette tournée. Cela témoigne de la volonté des populations de s’approprier la décentralisation et de s’investir dans le développement de leur cité ». A l’écouter, l’insuffisance de ressources financières après le transfert des compétences se pose avec acuité dans les communes mais le gouvernement met les bouchées doubles pour les aider à surmonter cette difficulté. « Le président du Faso et le chef de l’exécutif, Paul Kaba Thiéba, ont donné des instructions aux ministres afin que le transfert des ressources aux communes soit effectif dans tous les domaines car les recettes propres restent faibles », a-t-il fait savoir. Le statut du conseiller municipal, l’insuffisance des infrastructures sanitaires et le mauvais état des routes sont les autres sujets sur lesquels des doléances ont été formulées par les élus locaux du Centre-Ouest. Le ministre Siméon Sawadogo s’est engagé à transmettre avec diligence ces préoccupations aux différents départements ministériels et à rendre compte au Premier ministre afin que des mesures soient prises pour alléger un tant soit peu les souffrances des populations.
Le gouverneur de la région du Centre-Ouest, Irène Coulibaly, a dit toute sa satisfaction de cette initiative du MATD, avant de lancer un appel aux conseils municipaux de sa région. « Je vous félicite pour le travail abattu et vous exhorte à resserrer les rangs pour parachever les programmes de développement pour le bonheur des populations », a-t-elle dit.

Beyon Romain NEBIE
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