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Travaux HIMO : Des pistes rurales pour améliorer le quotidien au Nord

Publié le lundi 23 avril 2018  |  Sidwaya
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Le Projet emplois des jeunes et développement des compétences (PEJDC) a organisé, du 17 au 20 avril 2018, une visite des réalisations de sa composante Travaux à haute intensité de main-d’œuvre (THIMO) dans trois communes rurales de la région du Nord.

Auparavant séparé en deux par un bas-fond qui isolait la majeure partie de sa population de l’école et du centre de santé pendant la saison pluvieuse, Namissiga, un village de la commune rurale de Tangaye dans le Yatenga, est maintenant unifié grâce à un ouvrage de franchissement «construit entièrement par des jeunes et femmes de la localité avec des matériaux locaux (moellons)». Ce constat a été fait lors de la visite des réalisations de la sous- composante rurale de la composante Travaux à haute intensité de main-d’œuvre (THIMO) du Projet emplois des jeunes et développement des compétences (PEJDC) du 17 au 20 avril 2018 dans la région du Nord. Ainsi, la presse a découvert que ce pont fait partie intégrante d’une piste rurale de 9 kilomètres sur 5 mètres de largeur, encadrée de part et d’autres par des cordons pierreux. Ingénieur à Helvétas, une des structures qui assure la maîtrise d’ouvrage déléguée des THIMO en milieu rural, Abdoulaye Wango, a expliqué que ce sont les femmes qui font les cordons pierreux et étalent la latérite sur la piste.
«Seuls le compactage et l’extension des remblais sont faits par des engins lourds. En définitive, on obtient une piste similaire à celle ordinaire. Les cordons pierreux la stabilisent et la rendent durable. Elle peut donc atteindre 15 ans, à l’image de certaines pistes réalisées avec le même système dans la région de l’Est», a-t-il assuré. En plus de la piste rurale, Tangaye a bénéficié d’un jardin botanique d’environ un hectare logé à côté de l’école du village de Bonsomnoré-Ypaala pour des besoins d’éducation environnementale et de lutte contre la désertification.

Booster la production agro-sylvo-pastorale

Dans la même lancée, 10 hectares de terre ont été mis en défens, protégés par des grillages en fer, «entièrement tissées par des femmes». L’objectif visé selon les techniciens, est la régénération naturelle assistée pour une protection de la biodiversité et la reconstitution des zones dégradées pour une meilleure production agro-sylvo-pastorales. Autre lieu, même réalisations. En effet, parmi les quatre communes bénéficiaires des THIMO dans la région du Nord, il y a Barga et Rambo, situés respectivement à une trentaine et une centaine de kilomètres de Ouahigouya. Dans la première citée, une piste rurale de 6 kilomètres reliant Kierga à Saboura avec les mêmes caractéristiques que la précédente, a été terminée, une autre de 3, 7 km entre Tebella et Dinguila-peulh est en chantier tandis que l’aménagement de 15 hectares de bas-fond destiné à la production de riz pluvial est achevé. La commune de Rambo a quant à elle, a bénéficié de 9 kilomètres de piste rurale dont 6 km déjà finis et d’un site de mise en défens de 5 hectares dans le village de Pourra.
Selon le coordonnateur du PEJDC, Sansan Kambiré, des puits pastoraux et des boulis ont aussi été réalisés pour favoriser les cultures de contre-saison. A l’entendre, le principe en milieu rural est de rémunérer les jeunes et les femmes à la tâche, contrairement en ville où ils ont un contrat de six mois et une paie mensuelle. «L’objectif visé est d’améliorer leur quotidien et qu’ils réinjectent les sous perçus dans des activités rémunératrices. Nous avons en milieu rural environ 7000 jeunes et femmes qui sont employés sur les sites. Au moins 25% des investissements leurs sont redistribués directement, soit plus de 250 millions de F CFA à ce jour», a-t-il indiqué. Des propos qui ont été corroborés par des habitants des communes visitées qui ont tenu les mêmes propos. «L’argent des THIMO m’a permis de payer des cahiers pour mes enfants. En plus, j’ai pu acquérir deux chèvres que j’élève. Grâce à l’élevage, je sais que je m’en sortirai. Aussi, la piste rurale facilite nos déplacements. On peut facilement se rendre dans d’autres villages pour vendre nos produits les jours de marché», a témoigné joyeusement, Alimata Porgo, une habitante de Tangaye, toute joyeuse.

Former tous ceux qui ont fait les HIMO

C’est donc par des pas de danse que les habitants de ladite commune et de Barga, ont accueilli le ministre de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelles, Smaïla Ouédraogo, le 20 avril 2018. Après avoir visité les réalisations et prodiguer des encouragements aux femmes qui travaillaient, il a relevé que les infrastructures réalisées sont des œuvres utiles. «Nous reviendrons après la saison des pluies sur les lieux pour apprécier la résistance des infrastructures car nous n’avons pas l’œil de technicien», a-t-il promis. En attendant le jour du rendez-vous, il a souligné que les réalisations ont permis de créer des emplois temporaires. «Les femmes ont témoigné que ce qu’elles ont eu les ont aidés à améliorer leur vie quotidienne. Les jeunes ont bénéficié de transfert de compétence à travers les chantiers écoles. Ils sont capables de reproduire ce qu’ils ont fait sur d’autres sites. Ce sont donc des acquis majeurs», a-t-il soutenu. Pour lui, les THIMO s’intègrent dans une logique globale d’amélioration de l’employabilité des femmes et des jeunes. «Nous allons nous investir dans la formation de tous ceux qui y ont participé afin qu’ils ne retombent pas dans leur situation de départ après», a-t-il assuré. Mais quant aux perspectives pour tout le PEJDC, le coordonnateur Kambiré a mentionné que si la Banque mondiale consent à renouveler son financement, l’accent sera mis sur les infrastructures de rétention d’eau pour la culture de contre-saison et la formation au métier.

Le PEJDC a commencé en 2014 et a accusé un retard de deux ans dans sa mise en œuvre. Il prend fin en décembre 2018. La sous-composante THIMO en milieu rurale intervient dans les régions du Centre-sud et du Nord.

Eliane SOME
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