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Modification des textes à la FBF : « Je ne suis pas dans un jeu de calculs», dit Sita Sangaré

Publié le samedi 21 avril 2018  |  Le Pays
Colonel
© Autre presse par DR
Colonel Sita Sangaré, Président de la FBF .
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Le dimanche 8 avril 2018, la Fédération burkinabè de football (FBF) a tenu à Ouagadougou une assemblée générale extraordinaire. Au menu de celle-ci, il y avait surtout l’amendement des textes fondamentaux de l’instance du football burkinabè. Afin de connaître les raisons qui ont motivé la modification de certaines dispositions des textes, nous avons échangé avec le colonel Sita Sangaré, président de la FBF, qui trouve important de passer par cette étape. Il ne manque pas d’égratigner certains acteurs du football burkinabè.

Le Pays : Quelles sont les motivations qui vous ont guidé à opérer des modifications dans les textes qui régissent le football burkinabè ?

Cl Sita Sangaré : Une des raisons, c’est que dans une structure donnée, il faut, à un certain moment, opérer des réajustements pour pouvoir avancer. Et les textes sont faits par des hommes en fonction de la réalité sur le terrain, après avoir jugé de la pertinence de ces réajustements. Mais, je dois relever une autre raison majeure : c’est que ce sont des réformes prises par les instances internationales du football. Aussi bien à la FIFA qu’à la CAF, il y a eu des réformes qui devaient se ressentir au niveau des associations nationales. C’est ce qui fait que de nombreuses associations nationales ont commencé à toiletter leurs textes pour se conformer à ces instances. A notre niveau, nous avions voulu, il y a une année, engager des réformes mais compte-tenu du contexte électoral à la FBF, il avait été jugé sage de laisser le soin au nouveau comité exécutif élu, de procéder à ces réformes. C’est ainsi qu’immédiatement après l’élection du comité exécutif à Koudougou, nous avons annoncé, dans notre discours de remerciement, la mise en place d’une commission des réformes, chargée de collecter les différents textes de la FIFA et de la CAF, mais également de voir les textes de certaines associations. Celle-ci a mis près d’une année à travailler, effectuer des sorties-terrain pour rencontrer les ligues, discuter avec des acteurs du football et elle est parvenue à des conclusions qui ont été exposées lors de séminaires. Ensuite, il y a eu une phase de présentation au comité exécutif, au cours de laquelle il y a eu des apports des membres de ce comité. Et conformément à nos textes, les documents ont été ventilés aux différentes structures affiliées à la FBF, pour des amendements dont certains ont été intégrés par la commission des réformes et le reste a été pris en compte et présenté à l’assemblée générale pour débats.

Il ressort qu’il n’y a pas eu unanimité autour de certaines dispositions dont, entre autres, les conditions sur l’âge du candidat à la présidence, la question du parrainage, le mode d’élection du président



Il en va ainsi des assemblées générales et c’est normal qu’il y ait des débats. Ce sont des documents de base qui devaient être discutés. Lorsqu’on prend la condition sur l’âge du candidat à la présidence, la commission des réformes avait initialement proposé de 25 à 60 ans et lors des discussions avec le comité exécutif, nous avions demandé à la commission de repousser à 65 ans, l’âge maximum. C’est ainsi qu’elle a finalement proposé de 25 à 65 ans et lorsque les documents ont été ventilés aux structures affiliées à la FBF, nous avons eu des propositions tendant à amener cet âge de 30 à 75 ans. Ces propositions ont été mises sur la table de l’assemblée générale et le consensus s’est fait autour de la tranche d’âge comprise entre 30 et 70 ans. Sur l’ensemble des autres points évoqués, il y a eu des discussions. Lorsqu’on est à la tête d’une structure, on doit réfléchir pour demain, en léguant une structure la plus assainie possible. Au sujet du parrainage, la commission des réformes s’est rendue compte que celle-ci existait dans différentes associations et elle a proposé de la retenir. Il s’agit de contourner certaines difficultés, afin de rendre le candidat élu le plus connu possible des acteurs du football.



Pensez-vous qu’il était bon d’adopter des dispositions où il n’y a pas eu unanimité ou consensus ?



Le débat est tranché et chaque fois qu’il y a des discussions ou débats, nous nous efforçons d’aller vers le consensus et à défaut, nous allons au vote. Cela est prévu dans les textes. Pour tous les sujets à débats, nous nous sommes assurés qu’il y avait un minimum de consensus. Le seul point où il y a eu un vote, c’est la question du parrainage ; non pas pour contester, mais pour la question du nombre de ligues pour aller au parrainage. Ce fut sans appel, avec 91 voix pour et 37 voix contre. Nous n’allons pas retirer l’amendement parce que quelques personnes ne sont pas d’accord. Le principe général étant acquis pour le parrainage (NDLR : désormais, il faut au moins trois ligues pour parrainer un candidat).



Selon des informations, ces modifications ont été faites à dessein, afin d’écarter de potentiels candidats sérieux et vous laisser la voie libre



C’est très contestable. On peut toujours épiloguer, mais je voudrais savoir quelle est la seule disposition qui vise à écarter quelqu’un. La commission des réformes a fait des propositions et à aucun moment, le président de la fédération n’était présent et je n’y suis même pas représenté. J’ai entendu dire qu’on a décidé de faire trois mandats parce que le président actuel a fait deux mandats et veut d’un troisième. Il n’y a pas pire mauvaise foi que cela, parce qu’à l’heure actuelle, les textes de la politique nationale du sport au Burkina Faso, disent que les mandats sont illimités au niveau des associations sportives. Je ne suis pas du tout dans un jeu de calculs et les documents qui ont été soumis à l’assemblée générale ne sont pas des camisoles de force. Il y a des gens qui voulaient que l’Assemblée générale rejette en bloc les différentes propositions, mais ils se sont rendu compte qu’en réalité, ils étaient sous-informés par rapport à l’ampleur et la portée réelle de ces réformes et la majorité de l’assemblée générale ne les suivait pas du tout. Je n’ai aucun a priori, et qui dit que je serai candidat à un troisième mandat. Nous n’en sommes pas là et c’est le droit, pour toute personne, de se présenter. Ce n’est pas parce qu’il y a une élection en vue, qu’on ne doit pas faire des réformes qui sont nécessaires pour l’avenir de notre football !



Serez-vous donc candidat à la prochaine élection à la présidence de la FBF en 2020 ?

Au jour d’aujourd’hui, je n’ai aucune intention de me représenter parce que je suis quelqu’un de très honnête et je ne veux pas de problème.

C’est la vérité d’aujourd’hui mais, qu’en sera-t-il demain ?

Je voudrais avouer que pour le premier mandat, ce sont des camarades qui m’ont appelé et ma réponse, au début, a été négative. Je ne poursuis aucun objectif personnel et c’était pareil pour le deuxième mandat. Mais, c’est lorsque j’ai vu des intrigues se manifester que je me suis dit qu’il ne faut pas laisser la place à des intrigants. Malheureusement, nous les voyons venir. Je lance un appel à tous ces camarades qui sont sur des chemins tortueux, d’arrêter parce que nous sommes au Burkina, un pays de savane où on voit ce que tout un chacun trame. Le colonel Sita Sangaré gère au jour le jour les intérêts du football burkinabè. J’ai l’impression que le fait d’avoir été élu au comité exécutif de la CAF, empêche certaines personnes de dormir. Je peux les rassurer que je n’y ai aucun intérêt et cela ne m’intéresse pas particulièrement mais pour le Burkina, oui.



Quelles sont ces personnes que vous qualifiez d’intrigants ?



Je précise ma pensée parce que nous avons vu des gens qui se réunissent au prétexte de mettre en place une association de présidents de clubs et ce n’est pas bien. La FBF est déjà une association de l’ensemble des clubs. Les ligues régionales sont mises en place par les clubs. C’est, à ce niveau, la véritable association des présidents de clubs. Toute autre démarche est illégale et sera sanctionnée comme telle.



Mais, il y a l’exemple de la Côte d’Ivoire où si on ne parle pas d’associations, il y a la Conférence des présidents de clubs

Même ici, au Burkina Faso, nous avions initié quelque chose de pareil, il y a quelques années, où entre deux assemblées générales, les présidents de clubs se retrouvaient pour échanger, étant donné que l’assemblée générale est lourde. En Côte d’Ivoire, il n’y a pas une structure officielle mais, de façon informelle, il est normal que les gens se retrouvent pour débattre de tel ou tel problème en faisant la demande à leur ligue. Mais lorsqu’il y a de l’activisme pour mettre en place une structure, c’est comme s’il y avait un problème. Lorsqu’un président de club pose un problème spécifique et qu’il se réfère à la fédération, nous n’avons jamais refusé de nous réunir s’il le demande. Si les gens s’activent à le faire, la fédération sera obligée de prendre ses responsabilités et on leur demandera de se désaffilier.



Propos recueillis par Antoine BATTIONO
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